Carrières en mathématiques en France et au Kazakhstan : une analyse comparative des dynamiques sociales et de genre
Auteur / Autrice : | Zhanna Karimova |
Direction : | Laurence Tain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance le 30/11/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Alain Blum |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Collet-Cordoba, Jim Walker, Laurence Broze, Cécile Favre | |
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Collet-Cordoba, Nicky Le Feuvre |
Résumé
L'affirmation démocratique du principe d'égalité des sexes fait il consensus dans tous les contextes sociétaux ? Les femmes parviennent-elles à imposer leur présence dans les bastions traditionnellement masculins? Les stratégies de transgression individuelle ouvrent-elles la voie à une recomposition normative?C'est à ces diverses questions que ce travail de thèse apporte des éléments de réponse à partir des trajectoires de mathématicien.nes à l'Université en France et au Kazakhstan.Après avoir rappelé brièvement les formes spécifiques que prend le principe d'égalité entre les sexes dans ces deux pays, la thèse propose une analyse du déroulement sexué des trajectoires et plus précisément du lien apparemment paradoxal entre réussite scolaire et carrières d'excellence. En France comme au Kazakhstan, en effet, les jeunes filles font des études plus longues, montrent une meilleure réussite académique en sciences dures, donc investissent plus la formation que leurs homologues masculins. Pourtant elles se retrouvent moins souvent dans le métier d'enseignant de mathématiques au sein de l'Université. Et dès qu'elles obtiennent un poste permanent à l'Université, leur carrière se ralentit.Ce constat d'inégalités sexuées semble contradictoire avec l'intérêt économique, comme le montrent différentes études. Car plus il y a de femmes au travail, plus l'économie prospère. Selon les calculs de l'ONU, si le taux d’emploi rémunéré des femmes était le même que celui des hommes, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis augmenterait de 9 pour cent, celui de la zone euro de 13 pour cent et celui du Japon, de 16 pour cent (Daly, 2007). Dans 15 grandes économies en développement, le revenu par habitant augmenterait de de 20 pour cent d'ici 2030 (Lawson, 2008). Malgré cet argument économiquement rationnel, globalement les femmes restent moins intégrées dans le marché du travail, moins payées que les hommes, plus souvent exposées à une précarité.D'où viennent ces paradoxes? Comment s'expliquent-t-ils en fonction des contextes historiques et culturels des deux pays n’ayant a priori rien en commun ? La présentation de trois modèles de trajectoires dans le cadre de ce travail de thèse permettra d'appréhender quelques-uns des mécanismes sociaux à l'origine de ces phénomènes et de s'interroger sur l'impact des transgressions individuelles sur le système global de genre.