Thèse soutenue

Ecologie, solidarité, en milieu de cité : des pistes d'étude sur le métissage

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Auteur / Autrice : Alessandro Marinelli
Direction : Jorge P. Santiago
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, demographie
Date : Soutenance le 23/09/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Environnement Ville Société / EVS
Jury : Président / Présidente : Denis Cerclet
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Goedefroit, Agnès Jeanjean
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Douxami, Kadma Marques Rodrigues

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse s’intitule « Ecologie, solidarité, en milieu de cité : des pistes d’étude sur le métissage ». Elle porte sur le rapport écologie/collectivité et les démarches impliquant les notions d’écologie et solidarité à partir d’actions conduites au sein de la « Maison pour agir », une association de la cité lyonnaise de Vaulx-en-Velin. Parmi les principales : des ateliers/formations sur l’alimentation de proximité, le recyclage, des pratiques de soin alternatif ; des missions de sensibilisation publique de quartier. Il a ainsi été question de saisir les enjeux et les conceptions d’écologie et solidarité étant performatives au niveau d’un territoire local, ainsi que leurs transformations au gré de la progression du terrain de recherche. D’empreinte ethnographique et riche d’un apport transdisciplinaire, la thèse s’interroge sur les conditions de traçabilité du métissage social (soit le devenir indéterminé des rapports sociaux) en rapport aux dynamiques locales d’ écologie solidaire’. Par là, se dégagent aussi des réflexions sur les possibilités de renouveau épistémologique de l’ethnographie. Pour sa réalisation, il a été réalisé un travail d’immersion pendant deux années en qualité de chercheur et de volontaire militant. Ont été adoptées les stratégies d’observations directe et participante dans diverses activités (ateliers participatifs, repas partagés, chantiers de mobilisation urbaine), aussi bien que des entretiens semi-directifs auprès d’habitants de quartier et de responsables institutionnels.Cette thèse éclaire la nature polymorphe de l’écologie et la solidarité : des modèles idéologiques, des croyances, des pratiques, à la symbolique variable selon la pensée des différents acteurs et les voies de leurs interactions. Cela apprend la complexité de la réalité sociale même sur une échelle (micro)locale. Cette complexité se mesure notamment en rapport au devenir des relations, au gré des enjeux environnementaux qui les touchent : suivant les situations, il s’agit de liens sociaux soit accueillants/poreux soit figés, soit arrangeants soit conflictuels, soit ‘progressifs’ soit ‘régressifs’, dans le temps. Par là, à part les dynamiques de transformation métisse attestées dans plusieurs scènes interactives (les entretiens, les ateliers thématiques), un des aspects les plus marquants de l’enquête est le constat que l’écologie et la solidarité, à partir des valeurs pro-actives impulsées par le noyau institutionnel de l’association, de par la rencontre entre diverses ‘catégories’ sociales (professionnels associatifs, bénévoles, habitants de quartier, le chercheur) révèlent (et deviennent) une arène de représentations étant aussi mutuellement conflictuelles. Là où, telle la figure de l’oxymore, l’écologie peut clairement se manifester comme ‘anti-écologie’, et la solidarité comme forme de contrôle et d’appauvrissement du lien symbolique, ou alors comme rejet de solidarité ; dans ce sens, plus que ce qui relie, on remarque des fossés séparant résolument des groupes d’acteurs locaux étant destinés à ne pas se rencontrer et ‘se métisser’ réellement.