Thèse soutenue

La formation initiale des professeur.es des écoles : discours et pratiques sur les stéréotypes et contre-stéréotypes de sexe

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Auteur / Autrice : Julie Devif
Direction : Nikos KalampalikisChristine Morin-Messabel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/04/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire GRePS (Lyon)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Groupe de Recherche en Psychologie Sociale / GRePS
Jury : Président / Présidente : Manuel Tostain
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Pansu, Marie-Christine Toczek-Capelle

Résumé

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En se situant au croisement des sphères scientifique, politique et sociale, la formation initiale des professeur.es des écoles (PE) à l’égalité des sexes est un objet de recherche prolifique. Pour notre discipline, cet espace recouvre d’autant plus d’intérêt que la déconstruction des stéréotypes figure désormais comme cheval de bataille (Morin-Messabel et al., 2018). En parallèle, la psychologie sociale accorde une attention particulière aux contre-stéréotypes : construits en miroir des stéréotypes, ils incarneraient leur antidote (Blair et al., 2001). Bien que le contre-stéréotype ne jouisse pas de la renommée du stéréotype dans la pensée sociale, il a su s’immiscer de façon anonyme dans le champ de l’éducation. L’objectif de notre thèse est de saisir la manière dont ces concepts psychosociaux, ainsi que la notion d’égalité, sont représentés dans la formation des futur.es PE, notamment par les formé.es. Dans cette perspective, notre protocole de recherche s’inscrit dans une stratégie de triangulation (Kalampalikis & Apostolidis, 2021). En premier lieu, nous avons mené des entretiens individuels semi-directifs auprès de futur.es PE (n=43), de manière sérielle (i.e. pendant le M1, le M2, et la 1ère année de stage). Puis, nous avons appréhendé les savoirs collectifs des formé.es en conduisant 3 focus groups (i.e. M1, M2, mixte). L’observation des séances de formation à l’égalité des sexes (n=4) constitue notre troisième étape de recherche. Celle-ci nous invitait à interroger les interactions formateur.trice.s-masterant.es, en nous focalisant plus particulièrement sur les connaissances dispensées par les enseignant.es-chercheur.es en charge de ces enseignements. En dernier lieu, l’analyse des textes officiels produits par les politiques éducatives, de 1984 à 2019, sur les questions d’égalité filles-garçons (n=7) nous permettait d’approcher un langage politique. Les résultats obtenus révèlent la prépondérance des notions d’égalité et de stéréotype, les deux fonctionnant ensemble dans les différents discours recueillis. Nous notons des définitions consensuelles à leur égard. Néanmoins, le concept de différence vient flouter les deux termes et fait dissensus. Le contre-stéréotype, quant à lui, n’est que peu nommé en tant que tel, et demeure marginal. C’est la liaison qu’il entretient avec le stéréotype qui lui permet d’être reconnu et conceptualisé. Enfin, lorsque les stéréotypes et contre-stéréotypes sont théorisés, les discours portent l’empreinte d’un vocabulaire psychosocial.