Effets des émotions sur la mémoire épisodique chez l’enfant au développement typique et dans le syndrome de Williams-Beuren : approche comportementale et neurophysiologique
Auteur / Autrice : | Sarah Massol |
Direction : | Hanna Suchocka-Chainay, Caroline Demily |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 16/04/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs (Lyon) - Laboratoire d'études des mécanismes cognitifs |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Vincent des Portes |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Hot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Agnès Lacroix, Bérengère Guillery-Girard |
Mots clés
Résumé
Ces dernières années, les émotions et la cognition, et en particulier le lien entre ces deux domaines, ont fasciné les scientifiques du monde entier, donnant naissance à de nombreux travaux de recherche en psychologie, sciences cognitives et neurosciences. L’une des fonctions cognitives qui a éminemment attirée l’attention des chercheurs, en lien avec la modulation émotionnelle à laquelle elle est assujettie, est la mémoire épisodique. Aussi, les travaux de recherche réalisés chez l’Homme se sont largement accordés sur un point : les émotions participent à l’amélioration de la mémoire épisodique, un phénomène qui, dans la littérature, porte le nom de Emotional Enhancement of Memory (EEM). Si ce phénomène a amplement été étudié dans la population adulte, la nature de l’interaction entre mémoire et émotions reste largement inexplorée au cours du développement ontogénétique. Or, l’enfance est une période charnière durant laquelle des modifications majeures émergent au niveau du fonctionnement cérébral, sous-tendant le développement cognitif et émotionnel de l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Ce travail de thèse s’est donc centré, dans un premier temps, sur l’étude de l’EEM chez l’enfant au développement typique (DT) afin de mettre en exergue de potentielles modulations développementales comparativement à la population adulte. Dans un deuxième temps, afin d’élargir nos connaissances sur l’EEM au cours du développement, ce travail de thèse a adopté une approche neuropsychologique avec l’étude de ce phénomène auprès d’enfants et d’adolescents porteurs d’un trouble neuro-développemental appelé syndrome de Williams-Beuren (SWB). Ainsi, plusieurs études expérimentales ont été conduites afin d’évaluer l’EEM chez l’enfant au DT et dans le SWB, à la fois avec des évaluations comportementales, comprenant des tâches d’encodage et de récupération en mémoire de stimuli émotionnels (négatifs et positifs) et neutres, ainsi qu’avec des mesures neurophysiologiques grâce à l’électro-encéphalographie (EEG). En particulier, les évaluations comportementales se sont intéressées à l’analyse de la mémoire épisodique dans sa globalité, c’est-à-dire en tenant compte de ses deux composants principaux qui sont la mémoire de l’item et la mémoire associative. Les résultats obtenus dans ce travail de recherche ont permis, pour la première fois, de mettre en évidence l’émergence d’un EEM à la fois en mémoire de l’item et en mémoire associative chez les enfants au DT âgés de 8 à 11 ans, et ceci de façon similaire à des jeunes adultes. Des premiers indices de la modulation des réponses neuronales lors de l’encodage de stimuli émotionnels pouvant prédire les performances comportementales en mémoire, ont également été apportés chez les enfants au DT. Par ailleurs, ce travail de recherche a contribué à fournir des premières preuves de l’émergence d’un EEM chez les enfants et adolescents porteurs du SWB âgés de 8 à 18 ans, qui apparaissait de façon similaire à un groupe de jeunes enfants au DT. Dans l’ensemble, ce travail de thèse a permis de démontrer que l’EEM est un phénomène robuste, qui se mettrait en place précocement au cours du développement et qui ne semblerait pas être affecté par l’immaturité de certains processus mnésiques observée chez les enfants au DT, ni par l’altération de ces processus dans le cas du SWB.