Nouvelles productions culturelles en Serbie et la réinvention de la mémoire

New cultural products in Serbia and the reinvention of memory

• Auteur / Autrice : Ana Basta
• Direction : Dejan Dimitrijević
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie, demographie
• Date : Soutenance le 26/01/2021
• Etablissement(s) : Lyon
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie des enjeux contemporains
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
• Jury : Président / Présidente : Boris Petric
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Gossiaux, Catherine Lutard, Tiphaine Duriez, Martin Soares
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Gauthier-Aslafy, Slobodan Naumović

Mots clés

Mots clés contrôlés

Yougoslavie -- Histoire

Serbie

Culture

Mémoire collective

Dans la culture populaire

Guerre dans l'ex-Yougoslavie (1991-1995)

Mots clés libres

Production culturelle

Héritage

Patrimoine

Socialisme

Culture de la mémoire

Histoire yougoslave

Guerre yougoslave

Post-socialisme

Identité

Cultural production

Heritage

Socialist past

Culture of memory

Yugoslav history

Yugoslav war,

Post-socialism

Identity

Résumé

Cette thèse traite la reconstruction de la mémoire collective en Serbie. Elle propose plus particulièrement la lecture du passé conflictuel à travers les productions culturelles. En utilisant une approche interdisciplinaire, des théories anthropologiques et des recherches ethnographiques, ce manuscrit examine l’héritage yougoslave qui influence le présent et l'avenir du peuple serbe. Expliquer et interpréter l'histoire nationale est un travail acharné, et il est encore plus difficile si cette nation n'existe plus. C'est le cas des peuples yougoslaves qui ont été regroupé sous une et même identité. Est-il possible d'avoir une seule et unique histoire yougoslave qui aurait satisfait tous les peuples yougoslaves ? Comment interpréter l’histoire quand il est en contradiction avec l'expérience personnelle des témoins du passé ? Le travail de terrain effectué au Musée de l’histoire yougoslave dépeint la position des autorités officielles et politiques par rapport à la mémoire collective. Les musées sont des acteurs importants dans la mémorisation du passé, mais leurs interprétations sont souvent disharmoniques. Ma thèse propose une nouvelle manière de contextualiser le passé serbe. Ainsi, ce manuscrit analyse des produits culturels qui offrent une autre dimension de la compréhension du passé. Les images du passé socialiste yougoslave et les conséquences de la guerre fratricide sont encore prédominantes dans les discours actuels, tant officiels que quotidiens.

This thesis uses an interdisciplinary approach, combining anthropological theories and ethnographic research, to examine how the period of Yugoslav socialism influences the present and the future of the Serbian people. Yugoslavs have lived together in the common country for decades under familiar national and cultural identity, but with many different histories. It is challenging to explain and interpret the history of a nation, in particular if said nation no longer exists. The Yugoslav nation has existed for only 80 years, but its identity lives on and influences the present. Is there only one Yugoslav history and, if so, who gets to write it down? How to interpret the history and the heritage of past times when they are contradicted by the personal experience of witnesses of that past? The fieldwork conducted in the Museum of Yugoslav History in Belgrade illustrates the Yugoslav past has been portrayed and mediated by official authorities. Museums are important actors in memorizing processes and shaping the cultural memory of communities, but sometimes they are confusing and disharmonic. Museums preserve testimonies of past times and values of those times for the future, and as such play a crucial role in shaping the cultural memory of a nation. However, the Museum of Yugoslav History is incomplete and lacks the colorful description of many dimensions of Yugoslav heritage. This thesis proposes a novel contextualization of conditions in which the Serbian society remembers the past. It presents another lecture of the past through analysis of the missing cultural products and offers additional dimensions to the comprehension of the past. Images of Yugoslav socialist past and the consequences of the fratricide war are still dominant in the present, official and everyday discourses. Analysis of books, exhibitions, theater plays, movies, and songs offer a new interpretation of the history, often closer to the personal stories, and opens new perspectives on the Yugoslav past, heritage, and expectation of the future.