Thèse soutenue

Impact de la réhabilitation auditive sur l’effort cognitif d’écoute des personnes malentendantes
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Auteur / Autrice : Mathieu Ferschneider
Direction : Annie Moulin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neuroscience
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Bron ; Saint-Priest-en-Jarez ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Yves Rossetti
Examinateurs / Examinatrices : Annie Moulin, Paul Avan, Naïma Deggouj, Guillaume Andeol, Valérie Franco-Vidal
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul Avan, Naïma Deggouj

Résumé

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Si la relation entre perte auditive et déclin cognitif est admise, le bénéfice de la réhabilitation auditive sur le déclin cognitif n’est pour le moment pas encore clairement établi. Afin d’explorer plus finement le lien entre réhabilitation auditive et cognition auditive, nous proposons une analyse sous l’angle de l’effort cognitif d’écoute. En effet, la prise en compte de cet effort d’écoute dans le quotidien des patients appareillés, et lors de réalisation de tâches d’intelligibilité dans le bruit, est indispensable pour mieux cerner la charge cognitive engendrée par la perte auditive et son implication dans le bénéfice de l’appareillage ressenti par le patient. L’objet de ce travail consiste donc à mieux comprendre les interrelations entre réhabilitation auditive par appareillage auditif et effort cognitif d’écoute de patients malentendants, en intégrant différents aspects cognitifs comme la mémoire à court terme. Le bénéfice rendu par les aides auditives peut être mesuré grâce à des indicateurs objectifs bien connus tels que le gain prothétique tonal et vocal ou encore la mesure du temps de port des aides auditives. Mais ces indicateurs rendent peu compte de l’implication des facteurs cognitifs. À l’inverse, une évaluation subjective par le biais de questionnaires permet de s’intéresser aux habitudes auditives quotidiennes du patient et à leurs capacités auditives lors des situations de communication qu’ils rencontrent le plus fréquemment. Après une présentation des différents questionnaires utilisés en audioprothèse, nous proposons la validation d’une version française du questionnaire de satisfaction vis-à-vis de l’appareillage auditif (SADL de Cox & Alexander) et l’élaboration d’un nouveau questionnaire s’intéressant à l’écoute musicale des patients appareillés. Puis, nous présenterons la création et validation d’un questionnaire d’effort cognitif d’écoute (Extended Effort Assessment Scale) et à ses interrelations avec un questionnaire d’habilités auditives (Speech Spatial Qualities of hearing scale). Enfin, après une revue des différents outils de mesure des capacités cognitives adaptés au patient appareillé, nous présenterons les résultats d’une étude pilote sur le lien entre mémoire à court terme, capacité cognitive, effort d’écoute et intelligibilité dans le bruit chez le patient appareillé. La version française du SADL, validée chez 150 patients, a montré une bonne cohérence interne et des résultats comparables à ceux de la littérature internationale. Le questionnaire d’effort d’écoute dans la vie quotidienne a été validé dans une population de près de 500 patients, et a montré des liens spécifiques avec l’appareillage auditif, avec un effort d’écoute dépendant plus de l’expérience d’appareillage des patients et de l’âge de leur aide auditive actuelle, que de leur perte auditive. Nous avons montré que ce questionnaire est plus sensible aux problèmes d’appareillage, et permet d’explorer des aspects complémentaires par rapport au questionnaire d’habiletés auditives. Enfin, une évaluation du lien entre intelligibilité dans le bruit et capacités cognitives a permis de montrer la faisabilité de tests auditifs novateurs implémentés sur tablette en cabinet d’audioprothèse, et a permis la mise en évidence de l’importance de la mémoire à court terme verbale et musicale dans la perception de la parole dans un bruit de voix mélangées. L’utilisation de ces nouveaux outils d’évaluation des besoins du patient et du bénéfice de l’aide auditive, en prenant en compte ses capacités auditives, cognitives, ainsi que ses situations de communication de la vie quotidienne, représente une nouvelle source d’informations indispensables pour adapter au mieux le réglage de l’aide auditive aux besoins du patient.