Thèse soutenue

Facteurs déclenchant et pathogenèse des syndromes neurologiques paranéoplasiques

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Auteur / Autrice : Alberto Vogrig
Direction : Jérôme Honnorat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 16/09/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut NeuroMyoGène (Lyon ; 2016-2021)
Jury : Président / Présidente : Virginie Desestret
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Honnorat, Gian Luigi Gigli, Romana Höftberger, Roland Liblau
Rapporteurs / Rapporteuses : Gian Luigi Gigli, Romana Höftberger, Roland Liblau

Résumé

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Les syndromes neurologiques paranéoplasiques (SNP) sont des affections rares à médiation immunitaire déclenchées par la présence d'un cancer et associées à des anticorps neuronaux spécifiques. Les SNP sont le produit d’une réaction du système immunitaire contre une tumeur entrainant une destruction de neurones du système nerveux. Ces mécanismes sont probablement liés à une combinaison de caractéristiques de l'hôte, du cancer associé et de facteurs environnementaux. Il est intéressant de noter que les patients atteints de SNP semblent avoir un meilleur pronostic tumoral que ceux qui ont un cancer histologiquement identique non associé à un SNP, ce qui indique que l'étude des troubles paranéoplasiques peut fournir des informations importantes pour la compréhension de l'immunité anti-cancéreuse. De plus, ils offrent une perspective unique pour comprendre les mécanismes sous-jacents à l'attaque des neurones dans le cadre des maladies autoimmunes. Malgré de nombreuses avancées dans la caractérisation clinique et biologique de ces syndromes, la pathogenèse du SNP reste encore largement obscure. L'hypothèse principale est qu'une réponse immunitaire aberrante est dirigée vers des antigènes neuronaux qui sont physiologiquement exprimés par le système nerveux et anormalement par les cellules cancéreuses. Cependant les mécanismes exacts de cette réaction immunitaire croisée sont totalement inconnus. A cet égard, l'analyse du déclenchement et des facteurs prédisposant aux SNP peuvent fournir des indices importants sur l'immunopathogenèse de ces troubles neurologiques. Il a été récemment démontré dans des contextes expérimentaux et cliniques que l'immunothérapie du cancer à l'aide d'inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (ICI) peut déclencher des troubles neurologiques similaires au SNP. Cependant, le spectre clinique des troubles neurologiques déclenchés par l'immunothérapie reste incomplètement compris, principalement en raison de la rareté de ces événements indésirables. Il a également été montré récemment que certaines tumeurs de patients atteints de SNP avaient des caractéristiques moléculaires distinctes qui pourraient expliquer la rupture de tolérance immune, mais aucune étude n'a examiné jusqu'à présent ces spécificités dans le cancer le plus fréquemment associée au SNP, qui est le cancer du poumon à petites cellules (CPPC). Notre projet de thèse visait à examiner les spécificités tumorales des SNP et le rôle de l'immunothérapie du cancer en tant que déclencheurs de SNP, afin d'améliorer nos connaissances cliniques et biologiques de ces syndromes et comprendre la physiopathologie de ces affections. Dans la première partie de ce projet de doctorat, qui comprend 4 études différentes et successives, nous décrivons le spectre clinique, les associations d'anticorps et la nature des troubles neurologiques déclenchés par les ICI. Dans la deuxième partie de ce travail de thèse, qui comprend 2 études, nous nous sommes intéressés aux mécanismes de la rupture de tolérance immunitaire dans les SNP. En conclusion, le présent projet de doctorat soutient le point de vue selon lequel l'association entre le cancer et le SNP est causale, et pas seulement temporelle, comme le soulignent les critères de diagnostic mis à jour. Des signatures génétiques spécifiques du cancer sont probablement responsables du déclenchement de la réponse immunitaire, qui peut à son tour entraîner une attaque immunitaire efficace contre la tumeur. De plus, le traitement par ICI peut induire des syndromes cliniquement et biologiquement similaires au SNP.