Recherche de bosons de Higgs supplémentaires de haute masse se désintégrant en paire de taus dans l’expérience CMS au LHC à l’aide du machine learning
Auteur / Autrice : | Lucas Torterotot |
Direction : | Colin Bernet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique des particules |
Date : | Soutenance le 08/07/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Physique et Astrophysique de Lyon (Lyon ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....) |
Laboratoire : Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon | |
Jury : | Président / Présidente : Corinne Augier |
Examinateurs / Examinatrices : Colin Bernet, Anne-Catherine Le Bihan, David Rousseau, Lucia Di Ciaccio, Guy Steve Muanza, Roger Wolf | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne-Catherine Le Bihan, David Rousseau |
Mots clés
Résumé
Malgré plusieurs décennies de prédictions expérimentalement vérifiées, le modèle standard (SM) souffre de lacunes que des théories allant au-delà (BSM, Beyond SM) tentent de combler. L’une d’entre elles, l’extension supersymétrique minimale du modèle standard (MSSM), prédit l’existence de cinq bosons de Higgs dont trois neutres. Le plus léger, h, doit correspondre au boson découvert en 2012. Les deux autres, H et A, sont de haute masse et additionnels par rapport au SM. Leur phénoménologie au LHC motive l’étude des événements avec une paire de leptons τ. Dans ce contexte, les événements récoltés par la collaboration CMS de 2016 à 2018 lors des collisions de protons du LHC avec une énergie dans le centre de masse de 13 TeV, correspondant à une luminosité intégrée de 137 fb−1, sont exploités dans cette thèse. Les jets sont des objets physiques omniprésents lors des collisions au LHC. Leur calibration à l’aide d’événements contenant un photon et un jet (γ + jet) est présentée ainsi que les résultats obtenus pour l’année 2018. Cette étude est directement utilisée dans la calibration officielle de la collaboration CMS. Aucun excès significatif correspondant aux bosons H et A par rapport aux bruits de fond attendus n’est observé dans l’analyse des événements avec une paire de τ. Des limites d’exclusion sur le produit de la section efficace de production de H et A avec leur rapport de branchement aux τ sont donc données en fonction de leur masse pour les modes de production par fusion de gluon ou en association avec des quarks b. Ces limites sont comprises entre 15 pb à 110 GeV et 3×10−4 pb à 3,2 TeV pour la fusion de gluons et entre 1,2 pb à 110 GeV et 3×10−4 pb à 3,2 TeV en association avec des quarks b. Dans le scénario Mh125 , ces limites se traduisent en une région d’exclusion dans le plan (mA, tan β) . Les valeurs de mA inférieures à 600 GeV sont exclues. Cette limite passe à 2 TeV pour tan β ≈ 50. Dans le scénario MH1125(CPV), cette région est donnée dans le plan (mH±, tan β). Les valeurs de mH± inférieures à 400 GeV sont exclues. Lorsque tan β ≈ 20, l’exclusion s’étend jusqu’à mH± ≈ 1,4 TeV. Pour les analyses dans lesquelles une particule se désintègre en τ+τ− , comme celle présentée dans cette thèse, la reconstruction de la masse d’une paire de τ est cruciale. Les neutrinos issus des désintégrations des τ compliquent cette tâche car ils sont invisibles dans le détecteur. Le machine learning apporte une solution. Le modèle obtenu dans cette thèse permet de reconstruire la masse d’une paire de τ de 50 GeV à 800 GeV avec une résolution de 20 % à 50 GeV, 26 % à 250 GeV et 22 % à 800 GeV. Ce modèle est 60 fois plus rapide et propose une meilleure description du boson Z que l’algorithme SVFIT actuellement utilisé au sein de la collaboration CMS.