Thèse soutenue

Mécanismes de préservation de l’endothélium vasculaire au cours du rejet cellulaire après transplantation d’organe

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Auteur / Autrice : Thomas Barba
Direction : Olivier Thaunat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance le 06/04/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Biologie Moléculaire Intégrative et Cellulaire (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Jury : Président / Présidente : Arnaud Hot
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Thaunat, Nuala Mooney, Marion Rabant, Antonino Nicoletti
Rapporteurs / Rapporteuses : Nuala Mooney, Marion Rabant

Résumé

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La transplantation d’organe est à l’heure actuelle la meilleure option thérapeutique des patients atteints de défaillance d’organe vital. Cependant, la durée de vie des greffons est limitée dans le temps. En effet, du fait de ses différences génétiques avec le donneur, le receveur peut développer après la transplantation une réponse allo-immune dirigée contre les antigènes spécifiques du donneur, un phénomène appelé « rejet ». La réponse allo-immune s’articule principalement en deux bras, dessinant ainsi deux types de rejet fondamentaux : le rejet cellulaire et le rejet médié par des anticorps spécifiques du donneur (ou rejet humoral). Ces deux types de rejet ont des présentations histologiques différentes : le rejet humoral affecte principalement les structures microvasculaires du greffon, alors que les lésions de rejet cellulaire concernent majoritairement les structures épithéliales et l’interstitium, et semblent épargner les structures microvasculaires du greffon, pourtant également d’origine allogénique. Les objectifs de ce travail de thèse étaient de mettre en évidence et d’expliquer la relative épargne de l’endothélium vasculaire du greffon au cours du rejet cellulaire. Des données de transcriptomique et l’analyse du niveau de transition endothélio-mesenchymateuse (EndMT) nous ont permis de démontrer l’existence d’une relative épargne de l’endothélium au cours du rejet cellulaire. Par la suite, nous avons pu montrer par des expériences de co-culture avec des lymphocytes T cytotoxiques (LTc) allo-réactifs que les cellules endothéliales ne bénéficient pas d’un privilège immunologique intrinsèque face à la cytotoxicité. Cependant, via un modèle murin et des biopsies de patients présentant un rejet cellulaire, nous avons pu démontrer, que in vivo, la durée d’interaction entre les LTc allo-réactifs et les cellules endothéliales était plus courte que celle avec les cellules tubulaires épithéliales du greffon. Enfin, avec un modèle in vitro couplant des expériences de cytotoxicité et de transmigration, nous avons montré que la diminution du temps de contact avec les effecteurs conférait une protection des cellules endothéliales face à la cytotoxicité. Ce travail a permis de démontrer la réalité de la compartimentation des dommages au cours du rejet cellulaire, et plus particulièrement d’expliquer la relative épargne de l’endothélium vasculaire qui est observée. Nous décrivons ainsi un nouveau modèle de privilège immunologique, non pas conféré par l’expression de molécules immunomodulatrices, mais en lien avec la nature dynamique de l’interaction de l’effecteur avec sa cible. Ces résultats obtenus dans le cadre du rejet cellulaire pourraient apporter des éclairages nouveaux dans d’autres domaines comme celui des vascularites systémiques.