Thèse soutenue

Caractérisation de la diversité des gènes de résistance à des antibiotiques dans les microbiotes de différents écosystèmes environnementaux

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Concepcion Sanchez-Cid Torres
Direction : Timothy VogelLaurence Delaurière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie du vivant
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Electronique, Electrotechnique, Automatique (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Laboratoire AMPERE (Ecully, Rhône)
Jury : Président / Présidente : Graeme W. Nicol
Examinateurs / Examinatrices : Timothy Vogel, Michael Gillings, Elizabeth M. H. Wellington, Sabine Favre-Bonté, Kornelia Smalla
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael Gillings, Elizabeth M. H. Wellington

Résumé

FR  |  
EN

Au cours du XXème siècle, l'antibiothérapie a considérablement réduit la mortalité causée par les bactéries pathogènes. Cependant, au cours des dernières décennies, la communauté humaine est continuellement confrontée à de nouveaux cas cliniques de résistance aux antibiotiques, ce qui peut entraîner l’échec de l'antibiothérapie. Les antibiotiques sont utilisés dans le monde entier non seulement pour traiter les maladies causées par des agents pathogènes humains, mais aussi à des fins thérapeutiques et de stimulation de la croissance dans les fermes, l’aquaculture et l’agriculture. En raison des activités anthropiques, des concentrations résiduelles d'antibiotiques, des gènes de résistance aux antibiotiques et des bactéries résistantes aux antibiotiques atteignent l'environnement. Cela peut entraîner le développement et la sélection de résistance aux antibiotiques dans l’environnement et la dissémination de ces résistances aux microbiomes animaux et humains. Néanmoins, l’amplitude de ce phénomène reste inconnue. L’objectif de cette thèse était d'évaluer la réponse du microbiome et du résistome environnementaux à la pollution chimique par des antibiotiques, ainsi qu'à la pollution biologique causée par les activités humaines. Deux études utilisant des microcosmes ont été menées pour évaluer les effets de la pollution par des antibiotiques sur le microbiome et le résistome d'un sol agricole et de l'eau du Rhône en utilisant une combinaison des cultures et d’approches métagénomiques/qPCR. Les concentrations sous-inhibitrices et inhibitrices de gentamicine pour les bactéries du sol et de l'eau enrichies en milieu de culture ont été déterminées en évaluant la croissance bactérienne. Les microcosmes du sol ont été pollués avec une gamme de concentrations inhibitrices de gentamicine, tandis que les microcosmes de l'eau ont été pollués avec deux concentrations sous-inhibitrices et une concentration inhibitrice, afin d'établir des liens entre la dose de gentamicine et l'ampleur de la réponse dans le microbiome et le résistome environnementaux à différents temps d'exposition. Ces deux études illustrent comment les effets du même antibiotique sur différents environnements sont fortement dépendants des facteurs environnementaux et des propriétés physico-chimiques. Ces résultats supportent la crainte que les concentrations sous-inhibitrices d'antibiotiques puissent sélectionner des résistances dans l'environnement. De plus, cette recherche souligne les limites des termes «sous-inhibiteur» et «inhibiteur» dans des environnements complexes et l'importance d’effectuer des études en utilisant des microcosmes et des études de terrain afin d’évaluer les effets de la pollution par des antibiotiques sur le résistome environnemental. Pour terminer, une étude de terrain a été menée sur des échantillons de neige obtenus des Sudety Mountains (Pologne) soumis à différentes expositions aux activités humaines et à différentes quantités de végétation autour, afin d'évaluer l'impact de facteurs anthropiques et environnementaux sur le microbiome et le résistome de la neige en utilisant une approche métagénomique / qPCR. Cette recherche fournit des éléments qui supportent l'hypothèse selon laquelle des facteurs environnementaux et anthropiques induisent des changements dans le microbiome et le résistome de la neige en fournissant aux communautés bactériennes des niveaux plus élevés de carbone organique et d'autres nutriments. Cela favoriserait la croissance d'une communauté bactérienne plus abondante, qui à son tour augmenterait l'abondance des gènes de résistance aux antibiotiques qui pourraient ensuite être disséminée dans l'atmosphère ou à travers la fonte des neiges. Cette recherche surligne la nécessité de faire des études sur le développement de la résistance aux antibiotiques dans des environnements pollués par les activités humaines et la prise en compte des sources organiques de pollution en plus des polluants biologiques.