Thèse soutenue

Origine des matières en suspension et des sédiments déposés dans le bassin versant du Rhône : historique des apports et réactivité des traceurs

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Céline Begorre
Direction : Marina CoqueryAymeric Dabrin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie de l'environnement
Date : Soutenance le 23/02/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Chimie (Lyon ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : RiverLy (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Chovelon
Examinateurs / Examinatrices : Marina Coquery, Aymeric Dabrin, Sophie Ayrault, Cédric Legout, Oldrich Navratil
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Ayrault, Cédric Legout

Résumé

FR  |  
EN

Les matières en suspension (MES), présentes en excès dans les rivières, induisent des effets négatifs. Pour réduire les apports sédimentaires et les contaminants associés, il est nécessaire de déterminer l’origine des MES transportées dans les hydrosystèmes. Dans ce but, les approches de « fingerprinting » se sont largement développées ces quarante dernières années. Intégrées dans un modèle de mélange, les concentrations totales en métaux permettent d’estimer les contributions relatives des sources de MES. L’application de ces approches à des historiques de dépôts (carottes sédimentaires), encore peu abordée dans la littérature, permet de retracer de manière rétrospective les contributions relatives des différentes sources. Cependant, trois principaux verrous méthodologiques sont encore à clarifier et à améliorer pour minimiser les erreurs sur l’estimation des contributions : faut-il ou non appliquer une correction granulométrique aux concentrations des métaux entre les MES/sédiments sources et cibles, quel est le nombre de traceurs optimal à intégrer dans les modèles de mélange et comment mieux prendre en compte la réactivité des traceurs ? Cette réactivité potentielle des traceurs est problématique lorsque les concentrations totales en métaux sont utilisées, puisque ces concentrations intègrent l’ensemble des phases porteuses des MES/sédiments qui sont pour certaines susceptibles d’être altérées par les processus biogéochimiques lors de leur transfert et dépôt. Dans ce contexte, les objectifs de la thèse portent sur l’amélioration de la méthode de traçage des sources de MES avec, plus spécifiquement, l’évaluation de la pertinence des concentrations des métaux dans la fraction résiduelle des particules pour tracer les sources de MES à différentes échelles spatiales et temporelles (MES contemporaines et carottes sédimentaires). Cette méthodologie a été appliquée au bassin versant du Rhône en s’appuyant sur le réseau de suivi de l’Observatoire des Sédiments du Rhône. Dans le cas des MES contemporaines, les trois verrous méthodologiques ont été approfondis. Les contributions des sources (affluents) estimées par les modèles géochimiques ont été comparées à des sorties de modèle hydro-sédimentaire 1D, à des mélanges artificiels effectués en laboratoire ou enfin, aux contributions relatives des flux de MES mesurés. Nos résultats montrent que la correction granulométrique des concentrations totales et résiduelles améliore la justesse des estimations. Les méthodes de sélection impliquant un plus grand nombre de traceurs sont les plus adaptées pour optimiser la méthode de traçage que l’approche réductionniste, qui implique le moins de traceurs. De manière générale, les estimations des contributions des affluents les plus fiables sont obtenues en utilisant les concentrations résiduelles des métaux dans les modèles géochimiques. Dans les carottes sédimentaires, cela s’explique par l’intégration de plus de traceurs dans le modèle géochimique utilisant la fraction résiduelle, et parce que cette méthode permet de corriger les enrichissements en métaux totaux liés aux apports anthropiques antérieurs.