Thèse soutenue

Bon usage des antibiotiques en santé ambulatoire

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Auteur / Autrice : Anaïs Essilini
Direction : Nathalie ThillyCéline Pulcini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 02/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INterdisciplinarité en Santé Publique Interventions et Instruments de mesure complexes – Région Est
Jury : Président / Présidente : Olivier Épaulard
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Thilly, Céline Pulcini, Frédéric Mauny
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Épaulard, Frédéric Mauny

Mots clés

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Résumé

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L’antibiorésistance représente une grave menace pour la santé publique. D’ici 2050, la résistance des agents infectieux aux antimicrobiens, dont l’antibiorésistance, pourrait être la première cause de mortalité avec 10 millions de décès par an. La France est l’un des pays les plus consommateurs d’antibiotiques d’Europe. La majorité des antibiotiques utilisés en médecine humaine sont prescrits en ville. Les objectifs de ce travail étaient : 1) d’explorer les pratiques autour des antibiotiques et les stratégies susceptibles de les améliorer et 2) d’évaluer des interventions visant à promouvoir leur bon usage en soins primaires. Il ciblait trois acteurs incontournables de l’usage des antibiotiques en ville : le médecin généraliste qui prescrit, le pharmacien d’officine qui délivre et le patient qui utilise. L’exploration des connaissances, perceptions et pratiques des patients a montré que le concept de l’antibiorésistance était encore mal compris. Bien qu’ils aient acquis que les antibiotiques n’étaient pas efficaces en cas d’infections virales, des symptômes sévères et prolongés signalaient pour eux, immanquablement, l’origine bactérienne de la maladie et donc justifiaient une prescription d’antibiotique. La prescription était alors perçue comme une reconnaissance de la souffrance et une validation de la maladie. Les pharmaciens d'officine, eux, se considéraient comme les gardiens du bon usage des médicaments. Ils se sentaient prêts à avoir plus de responsabilités dans le cadre du bon usage des antibiotiques, la réalisation de ces nouvelles missions dépendait des relations avec les médecins généralistes de proximité. Antibio’Malin est un site internet qui a été développé pour sensibiliser et informer le grand public sur les antibiotiques, les infections courantes et faciliter la discussion avec les professionnels de santé. Le site répondait à un besoin dans le domaine de la e-santé. Il avait été perçu comme un outil de référenc e à la fois par les patients et les professionnels de santé. Trois outils ont enfin été testés auprès de médecins généralistes pour les aider à diminuer les prescriptions inutiles d’antibiotiques en éduquant leurs patients. La charte d’engagement a bien été affichée en salle d’attente mais a eu peu d’impact sur le médecin généraliste. Les patients pensaient que la fiche support à la prescription d’antibiotiques était un bon outil pour sensibiliser les patients au bon usage des antibiotiques mais les médecins l’avaient peu utilisé car trop redondante avec les propos tenus lors de la consultation. L’ordonnance de non-prescription a été le document le plus apprécié par les patients et les médecins. En conclusion, ces résultats soulignent l’importance du trio médecin-pharmacien-patient dans la lutte contre l’antibiorésistance. La responsabilisation de chacun de ces acteurs et l’amélioration de leur collaboration apparaissent comme essentielles pour améliorer l’usage des antibiotiques.