Analyse de l’entraînement et des conséquences fonctionnelles du remodelage cardio-vasculaire étudié en IRM chez le triathlète amateur longue distance
Auteur / Autrice : | Anne-Charlotte Dupont |
Direction : | Damien Mandry, Mathias Poussel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 29/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imagerie adaptative diagnostique et interventionnelle (Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : Laure Joly |
Examinateurs / Examinatrices : Damien Mandry, Mathias Poussel, Lucie Cassagnes, Xavier Bigard, Solène Le Douairon Lahaye, François Carré, Corinne Guingamp | |
Rapporteur / Rapporteuse : Lucie Cassagnes, Xavier Bigard |
Mots clés
Résumé
Le triathlon est un sport d’endurance en pleine expansion, connu pour son importante sollicitation cardio-vasculaire. Ce travail porte sur l’impact que peut avoir la pratique du triathlon longue distance (half-ironman et plus) sur le système cardio-vasculaire. Cette rédaction propose une étude descriptive de l’entraînement des triathlètes puis une analyse des variations de la compliance aortique et du remodelage cardiaque mesurés grâce à l’IRM cardio-vasculaire au cours de la saison sportive.34 triathlètes (Tri) de sexe masculin pratiquant le triathlon longue distance et âgés de 19 à 39 ans ont été inclus, ainsi que 29 volontaires sains appariés sur le sexe et l’âge, et insuffisamment actifs (Ctrl) selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les triathlètes ont fourni leurs données d’entraînement via un agenda dédié. Tous les volontaires ont réalisé trois visites (V1, V2, V3) réparties au cours de la saison sportive. Chaque visite comprenait une tonométrie d’aplanation ainsi qu’une IRM cardio-vasculaire. Cet examen d’imagerie a permis entre autres de mesurer les sections aortiques et les volumes ventriculaires droits et gauches.Pour l’année 2018, les triathlètes ont déclaré s’entraîner en moyenne 10,5 ± 2,4 heures par semaine. Au cours des six mois d’entraînement qui ont précédé la course de référence, les paramètres hebdomadaires moyens d’entraînement sont les suivants : training load = 3244 ± 2225 ; monotony = 1,14 ± 0,44 ; strain = 4070 ± 4252 ; fitness = -3610 ± 3967. La compliance de l’aorte ascendante calculée avec la pression pulsée périphérique était significativement plus élevée dans le groupe Tri à V2 (3,85 ± 1,19.10-2 vs 3,25 ± 0,88.10-2 cm²/mmHg ; p = 0,032) et à V3 (3,85 ± 1,09.10-2 vs 3,25 ± 0,92.10-2 cm²/mmHg ; p = 0,027), sans variation longitudinale au cours de la saison sportive (p = 0,465). La majorité des volumes ventriculaires gauches et droits étaient significativement plus élevés dans le groupe Tri et pour les trois visites, mais sans variation longitudinale significative.Ces résultats sont en faveur de l’existence d’adaptations cardiaques stables dans le temps mais d’apparition ancienne. Elles sont liées à la pratique régulière et suffisamment soutenue d’un sport d’endurance comme le triathlon, et peuvent s’apparenter à la notion de cœur d’athlète. Des adaptations vasculaires sont également suggérées par ces résultats, qui pourraient contribuer au concept émergent d’artère d’athlète. Des études longitudinales complémentaires seraient utiles pour évaluer la dynamique de ce remodelage cardio-vasculaire à l’échelle d’une vie d’athlète ainsi que ses conséquences physiopathologiques éventuelles.