Les relations diplomatiques franco-serbes entre 1871 et 1914 : histoire d'une montée en puissance

French and Serbian Diplomatic Relations Between 1871 and 1914 : story of a rising power

• Auteur / Autrice : Marie Hassler
• Direction : Jean-Noël Grandhomme, Stanislav Sretenović
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance le 14/12/2021
• Etablissement(s) : Université de Lorraine
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire
• Jury : Président / Présidente : François Audigier
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Noël Grandhomme, Stanislav Sretenović, Éric Anceau, Sonja Kmec, Isabelle Dasque
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Anceau, Sonja Kmec

Mots clés

Mots clés contrôlés

Relations extérieures -- Serbie

Relations extérieures -- France

Diplomatie

Mots clés libres

Franco-Serbe

Histoire

Diplomatie

History

France Serbia

Diplomacy

Résumé

Cette étude des relations entre la France et la Serbie repose sur l’évolution de la diplomatie, tant dans sa pratique que sur les objets de mission des diplomates. La période, de 1871 à 1914, est celle de la transformation industrielle de l’Europe. Il s’agit pour les diplomates de prendre en compte les enjeux nouveaux de ce monde en construction, tout en adaptant leurs pratiques professionnelles. Ainsi, sur le plan des communications, l’accélération de la transmission de l’information est un élément significatif, qui permet aux diplomates d’être rapidement mis au courant des ordres émanant de leurs ministères mais qui accroît aussi le contrôle des légations.La France et la Serbie sont deux États en recherche de reconnaissance internationale en 1871 : la première, sortie vaincue de la guerre franco-prussienne, cherche à retrouver un statut de puissance dans le concert des nations. Les années 1870 sont, pour la Serbie, celles qui voient aboutir sa quête d’indépendance : il faut à la principauté des appuis politiques et économiques afin d’achever sa construction nationale. La république et le royaume (à partir de 1882) s’engagent dans des projets communs à de nombreux États européens, comme la construction de voies de chemin de fer, l’ouverture des États aux capitaux étrangers… Si des affinités de personnes sont réelles, notamment après le coup d’État de 1903 et l’arrivée au pouvoir en Serbie d’un roi francophile, les attentes politiques et économiques ne sont pas de même ordre. Les années 1900 voient les liens franco-serbes s’intensifier, notamment autour de l’alliance commune avec la Russie. L’Europe abandonne peu à peu l’idée de concert des nations pour celle des alliances.L’analyse des archives des Affaires étrangères, du Service historique de la Défense ou du ministère des Finances permet d’observer les missions attribuées par Paris aux diplomates en mission à Belgrade. Elle permet également d’observer les rapports entretenus par les représentants des États européens dans la capitale serbe : les concurrences économiques et les enjeux politiques sont étroitement liés dans la pratique quotidienne de ces diplomates.

The basis of the following study of the international relations between France and Serbia lies upon the evolution of diplomacy and its practical aspects, in addition to the particular objectives of the missions carried out by its diplomats and the mandates they were entrusted with. The period of study is from 1871 to 1914, where Europe experienced its industrial transformation.During this period, diplomats had to take into account the new challenges of this world under construction, while adapting their professional practices. Thus, in terms of communications, the acceleration of the transmission of information was a significant component, allowing diplomats to be quickly informed of orders from their ministries and furthermore, to increase the close control of diplomatic legations.In 1871, France and Serbia were two states in search of international recognition. France, recently defeated in the Franco-Prussian war, sought to regain its status in the concert of nations as a European power—a force to be reckoned with. In the case of Serbia, the 1870s were the years when its quest for independence came to fruition: the principality needed political and economic support in order to fulfil its project of construction as a nation-state.The republic and the kingdom (after 1882) embarked on projects that were common to many European states, such as the construction of railways and the opening up to foreign capital. Even if personal affinities were real at the time, notably after the coup d'état of 1903 and the coming to power of a Francophile king in Serbia, the political and economic expectations were not of the same order. The 1900s saw Franco-Serbian ties intensify, particularly around the common alliance with Russia. Europe gradually abandoned the idea of a concert of nations for that of alliances.The analysis of the historical archives at the French Ministry of Foreign Affairs, the Defence Historical Service, and the French Ministry of Finance, allows us to assess the type of missions assigned by Paris to the diplomats appointed to Belgrade. It also enables us to closely observe the relations maintained by the representatives of the European states in the Serbian capital: key political issues and economic competition affairs were continuously intertwined in the daily practice of these diplomats, and therefore, in the achievement of their missions.