Thèse soutenue

Modélisation et études mécanistiques et interfaciales lors de l'électro-précipitation dans un procédé électrochimique d'oxydation avancée en réacteur microfluidique de type filtre-presse : étude de cas avec des eaux résiduaires urbaines traitées

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Auteur / Autrice : Mohd Faidzul Hakim Mohd Adnan
Direction : Marie-Noëlle PonsEmmanuel Mousset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des procédés, des produits et des molécules
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIMPPé - Sciences et ingénierie des molécules, des produits, des procédés, et de l'énergie (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire réactions et génie des procédés
Jury : Président / Présidente : François Lapicque
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Noëlle Pons, Emmanuel Mousset, Manuel A. Rodrigo, T. Alan Hatton, Karine Groenen Serrano
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuel A. Rodrigo, T. Alan Hatton

Résumé

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Le but de ce travail a été de caractériser et de quantifier l'électro-précipitation minérale cathodique ayant eu lieu au cours d’un traitement d'électro-oxydation des eaux usées. Le processus d'électro-oxydation a été mené dans un réacteur électrochimique submillimétrique ayant une surface de 50 cm². La conception du réacteur submillimétrique, ou également appelé à couche mince, a été choisie en raison de l'énorme potentiel qu'il pourrait offrir pour les applications environnementales. Par exemple, le transfert de masse et les réactions d'oxydoréduction sont intensifiés et les coûts opérationnels sont diminués grâce à une forte réduction de la résistance interne de la cellule. En dépit de cet intérêt potentiel, peu de recherches ont été dirigées vers ce sujet. Plus précisément, aucune publication existe dans la littérature au regard de la formation de l’électro-précipitation dans une cellule électrochimique à couche mince, contrairement à celle faite sur le montage conventionnel à disque rotatif en laboratoire. Une fois que la cathode est totalement passivée par l'électro-précipitation, l'efficacité de l’électro-oxydation est sans aucun doute compromise. Cette problématique a motivé l’enchaînement des travaux de recherche menées dans cette thèse. Des paramètres déterminants sur la cinétique de l'électro-précipitation ont été examinés, tels que la densité de courant appliquée (japp), la distance interélectrode (delec), la matrice de l'effluent à traiter et le matériau de la cathode. Des modèles théoriques ont été proposés pour accompagner les résultats expérimentaux acquis. D’un point de vue pratique, l'objectif a été d'établir les conditions d'opération pour lesquelles la formation d’entartrage soit minimale, afin d’augmenter la pérennité de l’électro-oxydation. Dans les conditions de fonctionnement appliquées, seuls les précipités de Mg(OH)₂, CaCO₃ et Ca₃(PO₄)₂ étaient présents. Les autres précipités n'étaient pas thermodynamiquement favorisés. La précipitation de Mg(OH)₂ dépendait fortement de japp tandis que le CaCO₃ et le Ca₃(PO₄)₂ se produisaient facilement même à faible japp. Un modèle théorique corrélant le coefficient de transport de matière (km) avec une large gamme de delec (100 à 3000 µm) a été développé. Pour une estimation pratique en cas de l’ajustement d'échelle, une corrélation est également proposée pour le transfert de matière pour le réacteur microfluidique à partir du nombre de Sherwood. Concernant la configuration de la cellule électrochimique, un dépôt plus important a été observé sous condition submillimétrique due à l’évolution concomitante moins intense des bulles de H₂ que dans la configuration macrométrique. Lorsque la comparaison a été faite en utilisant des effluents réels, plus d’électro-précipitation a été produite en raison de la co-précipitation de la matière organique dissoute et probablement à cause de l'effet inhibiteur des sulfates dans l'effluent simulé. Lorsqu’une japp élevée a été adoptée, le polluant pharmaceutique (tylosine) a été plus dégradé et un dépôt moindre a été observé. Mais cela s'est accompagné d'une consommation énergétique significativement plus élevée et d’un relargage de sous-produits indésirables plus important. Enfin, l'utilisation d'une cathode carbonée poreuse n'a donné lieu qu'à une électro-précipitation plus intense et à une production plus importante de sous-produits nocifs.