Thèse soutenue

Rôle des cellules myéloïdes suppressives dans l’échappement des cellules tumorales à l’effet de la greffe contre la leucémie (GVL) et le contrôle de la réaction du greffon contre l’hôte (GVH) après allogreffe de cellules souches hématopoïétiques humaines

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Auteur / Autrice : Anne-Beatrice Notarantonio
Direction : Marie-Thérèse Rubio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 25/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ingénierie moléculaire et physiopathologie articulaire (Vandœuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Olivier Hermine
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Thérèse Rubio, Frédéric Baron, José Cohen, Maud D'Aveni-Piney, Marcelo de Carvalho Bittencourt
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Baron, José Cohen

Résumé

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La greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) allogéniques demeure le principal traitement curatif des hémopathies malignes évoluées. Son effet anti-tumoral appelé effet du Greffon contre la Leucémie, est véhiculé par les lymphocytes T (LT) du donneur contre les cellules tumorales du receveur. Il est étroitement lié à la survenue d’une maladie du greffon contre l’hôte (GVH), au cours de laquelle les LT alloréactifs peuvent attaquer les tissus sains. Le développement de la GVH sévère est pourvoyeuse de mortalité chez 10 à 20% des patients. Par ailleurs, l’absence de contrôle de la maladie malgré la greffe chez certains patients suggère qu’il existe des mécanismes d’échappement des cellules tumorales à la réponse immunitaire allogénique anti-tumorale. Les cellules myéloïdes suppressives (MDSC) ont été décrites dans le mi-croenvironnement tumoral comme capables d’inhiber la réponse immunitaire. L’équipe d’accueil a montré qu’il existait dans les greffons de cellules souches périphériques allogéniques des cellules monocytaires CD34+ capables d’inhiber la réponse T alloréactive. Dans le but de mieux comprendre l’immuno-évasion des cellules tumorales à la surveillance du système immunitaire du donneur après allogreffe de CSH et la régulation de l’activation des LT du donneur après la greffe, ce travail étudiait les différents types cellulaires (LT et MDSC) ainsi que leur fonctionnalité avant et à différents temps après greffe et de corréler les résultats au risque de rechute et de survenue de GVH post-greffe. D’autre part, un second objectif était de mettre au point une technique d’expansion de MDSC à grade clinique en vue du développement d’un produit de thérapie cellulaire préventif de la GVH chez l’Homme. L’analyse du répertoire lymphocytaire dans le sang périphérique des patients en rechute post-greffe a montré une augmentation de la proportion de LT Central mémoire (LTCM) CD4+ et LTCM CD4+ CD8+ à J28 ainsi qu’une augmentation de l ’expression des marqueurs d’épuisement à la surface et une baisse de la proportion de LT effecteur mémoire à J180. Concernant les MDSC, les patients en rechute avaient une propor-tion sanguine plus importantes de MDSC immunosuppressives à partir de J90. Au sujet du rôle des MDSC dans la survenue de GVH, la corrélation entre l’incidence de la GVH et la richesse des greffons en MDSC dépendait du type de greffe, suggérant que le facteur protecteur était lié à l’émergence de MDSC en post-greffe et non au contenu du greffon. Enfin, ce travail de thèse a permis de mettre au point une technique d’expansion à grade clinique de MDSC à partir de CD34+ de donneur sain dans le traitement préventif de la GVH. En conclusion, l’ensemble de ces résultats montre que les MDSC sont une « population cellulaire clef » dans l’immunomodulation post-greffe et dont les propriétés varient en fonction du con-texte.