Thèse soutenue

Les CDR : un relais militant original du « gaullisme d’ordre » des années 68 (1968-1978)
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Auteur / Autrice : Bryan Muller
Direction : François Audigier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 17/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire
Jury : Président / Présidente : Jean El Gammal
Examinateurs / Examinatrices : François Audigier, Noëlline Castagnez, Christine Bouneau, Christine Manigand, Bernard Lachaise, Jérôme Pozzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Noëlline Castagnez, Christine Bouneau

Résumé

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La famille gaulliste connaît des bouleversements politiques et culturels importants tout au long des années 1968. Confrontée aux barricades et aux agitations de 68, elle voit le pouvoir gaullien vaciller. En réaction à la « chienlit », la frange la plus conservatrice se réunit pour lutter contre la présumée « subversion marxiste » à l’oeuvre. Les événements de mai-juin 1968 marquent alors la naissance du « gaullisme d’ordre » et d’organisations originales qui en sont issues, comme les Comités de défense de la République (CDR). Apparus durant ces troubles, les CDR développèrent une organisation verticale inédite au sein des mouvements gaullistes. Déployant une propagande moderne, les Comités se posent en porte-paroles de la « majorité silencieuse », qu’ils cherchent à représenter dans toutes les strates de la société. Afin de mener une opposition efficace aux partis de gauche et d’extrême gauche accusés de mener la « subversion », le mouvement mène une double action : antisubversive (identifier et dénoncer les réseaux et les discours de manipulation de l’adversaire) et contre-subversive (organiser la contre-attaque sur le terrain). En étendant de vastes réseaux, les CDR espèrent pouvoir devenir un lobby conservateur. Les CDR partagent des visions communes avec le SAC, la CFT et l’UNI avec qui ils constituent le « gaullisme d’ordre », tout en entretenant une certaine rivalité avec eux. Les Comités mènent des activités profondément hostiles à l’égard des « révolutionnaires », et défendent avec ardeur la « Participation ». En pleine ascension durant la fin du mandat du général de Gaulle puis durant le mandat de Georges Pompidou, les CDR connaissent un déclin brutal avec la défaite de Jacques Chaban-Delmas au premier tour des élections présidentielles de 1974. Endettés et incapables de renouveler leur discours politiques, les CDR en viennent à se chiraquiser dans l’espoir de survivre. Les soubresauts politiques qui accompagnent le mandat giscardien et l’assimilation de l’organisation par le RPR viennent clore cette thèse.