Les Règles du savoir-vivre dans le théâtre de Jean-Luc Lagarce : une lecture ethnocritique et stylistique des œuvres dernières
Auteur / Autrice : | Alicia Devaux-Rodriguez |
Direction : | Marie-Rose Scarpa, Sylvie Freyermuth |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, Littératures et Civilisations |
Date : | Soutenance le 19/05/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec Université du Luxembourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Lorraine) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Michel Wittmann |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Rose Scarpa, Sylvie Freyermuth, Jean-Paul Dufiet, Sophie Ménard, Nathalie Roelens | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Dufiet, Sophie Ménard |
Résumé
Cette thèse a pour objectif de proposer une lecture ethnocritique du théâtre de Jean-Luc Lagarce. Il s’agit donc de relire les œuvres de cet écrivain sacralisé par la Comédie française et l’Institution dans une perspective ethnocritique qui croise poétique des textes littéraires et ethnologie du symbolique pour en étudier les cosmologies particulières. Pour ce faire, nous mettrons également en œuvre une approche rhétorique et stylistique afin d’en montrer leur singularité scripturale signifiée par l’hybridité générique constitutive de ses écrits et par une parole à la fois très oralisée et très littéraire, en un mot très « auralisée ». Nous nous arrêterons en particulier sur les dernières œuvres : Juste la fin du monde, Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne et Le Pays lointain au nom de leur valeur emblématique et testamentaire. La première partie de notre thèse se focalise sur les règles, rites et usages qui traversent les œuvres. La deuxième partie questionne les règles de vie du troisième groupe défini par Lagarce car à côté des vivants et des morts se trouvent ceux qui savent qu’ils vont mourir. Ces personnages morts-déjà qui peuplent ses œuvres sont des personnages liminaires caractérisés par une ponctuation et une typographie de l’entre-deux mondes : guillemets, parenthèses, tirets et italiques nous permettent d’explorer les marges du théâtre hétérotopique lagarcien. La troisième partie aborde les règles de la création dans ses dernières œuvres représentatives des procédés de réécriture et d’hybridation entre théâtre, roman et poésie. Nous faisons l’hypothèse qu’à l’approche de la mort, chaque œuvre est la dernière et accomplit un rite de passage, destiné à assurer à Lagarce la reconnaissance qu’il n’a pas eue de son vivant et la postérité littéraire par une œuvre-legenda destinée à ses lecteurs et qui a fini par rencontrer ses spectateurs.