Place du Core Stability dans les interactions posture-mouvement chez le sportif : de la régulation de l’équilibre au risque de blessure
Auteur / Autrice : | Youri Duchêne |
Direction : | Gérôme Gauchard, Guillaume Mornieux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 23/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Développement, adaptation et handicap - Régulations cardio-respiratoires et de la motricité (Vandoeuvre-lès-Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : Thierry Bastogne |
Examinateurs / Examinatrices : Gérôme Gauchard, Guillaume Mornieux, William Bertucci, Frédérique Hintzy-Cloutier, Caroline Nicol | |
Rapporteurs / Rapporteuses : William Bertucci, Frédérique Hintzy-Cloutier |
Mots clés
Résumé
Lors des interactions posture-mouvement, le Core Stability va être central pour assurer la stabilité du corps en équilibre et permettre une production de mouvement efficace. Le Core Stability est défini comme la capacité de contrôler la position et le mouvement du tronc par rapport au pelvis grâce aux muscles du Core lors de mouvements dynamiques, perturbés ou non, afin de permettre le transfert ou la production de force optimale vers les segments terminaux. L’objectif général de cette thèse est d’étudier le Core Stability dans un continuum de tâches posturo-motrices, de la station bipodale instable aux mouvements dynamiques, chez les sportifs. Le contrôle postural orthostatique est principalement modélisé comme un double pendule inversé, autour de l’articulation de la cheville et de la hanche. Cette modélisation ne permet cependant pas de comprendre le rôle du tronc, qui, de par son inertie et sa position centrale, doit être analysé séparément de la hanche. C’est pourquoi le premier objectif de cette thèse est de déterminer le poids du tronc dans la régulation posturale et les mécanismes neuromusculaires permettant de le contrôler, lors d’une tâche d’équilibre challengée. Nous avons mis en avant que la cheville est l’articulation qui contribue globalement le plus au contrôle postural, suivie du tronc, de la hanche et enfin du genou. Les déplacements du tronc semblent être majoritairement contrôlés par les muscles erector spinae mais les abdominaux pourraient avoir un rôle de stabilisateurs du rachis. La régulation posturale consécutive à une perturbation externe implique des stratégies motrices (et donc des mécanismes de contrôle neuromusculaire) du Core Stability, qui ne sont pas clairement identifiées. L’étude des mécanismes de co-contractions neuromusculaires pourraient permettre de mieux appréhender la cinématique du Core Stability. Le deuxième objectif est par conséquent de mettre en évidence les stratégies motrices et les mécanismes de contrôle neuromusculaire du Core Stability lors de situations posturales perturbées. Nous avons mis en avant que les inclinaisons du Core Stability étaient la résultante d’une stratégie active et que l’utilisation de variables de co-contractions neuromusculaires permettaient de décrire la cinématique du Core Stability. Lors de mouvements sportifs très dynamiques tels que les changements de direction non-anticipés, l’expertise peut avoir un impact sur le risque de rupture du ligament croisé antérieur (LCA) et sur le Core Stability. Aussi, certains comportements cinématiques du tronc augmentent le risque de blessure mais le rôle précis du Core Stability sur ce risque reste à déterminer. Le troisième objectif de ce manuscrit est donc de comprendre l’impact de l’expertise et du Core Stability sur le risque de rupture du LCA ainsi que les mécanismes de contrôle neuromusculaire du Core. Nous montrons que les experts avaient des contraintes articulaires supérieures aux non-experts, sans qu’elles soient associées à un risque de blessure plus élevé. Aussi, la cinématique en trois dimension du Core Stability impacte le risque de blessure, et elle peut être expliquée, du moins dans le plan frontal et sagittal par les co-contractions des muscles agonistes et antagonistes.