Diversité des mécanismes de résistance à la sécheresse des arbres en forêt tropicale humide
Auteur / Autrice : | Camille Ziegler |
Direction : | Damien Bonal, Sabrina Coste |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie et écologie des forêts et des agrosystèmes |
Date : | Soutenance le 24/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Silva (Lorraine) |
Jury : | Président / Présidente : Erwin Dreyer |
Examinateurs / Examinatrices : Damien Bonal, Sabrina Coste, Stéphane Herbette, Henrik Hartmann, Maguy Dulormne | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Herbette, Henrik Hartmann |
Mots clés
Résumé
Les forêts tropicales humides jouent un rôle clé dans les cycles biogéochimiques à l’échelle globale. Les évènements de sécheresse saisonniers entrainent des modifications dans le fonctionnement de ces forêts. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements de sécheresse de forte intensité à l’échelle de l’Amazonie entraine déjà un changement dans la composition des communautés d’arbres, mais notre capacité à prédire leur réponse future dépend en partie de nos connaissances des mécanismes physiologiques leur permettant de résister à la sécheresse. Cette thèse explore la diversité interspécifique des mécanismes de résistance à la sécheresse des arbres en forêt tropicale humide de Guyane et vise à améliorer les connaissances actuelles. Elle montre que les espèces d’arbres de canopée en forêt naturelle peuvent avoir une grande résistance à l’embolie des tiges et qu’une majorité des espèces ont un grand niveau de sureté hydraulique en saison sèche, avec une grande variabilité interspécifique. Cependant, pour la majorité d’entre eux, une diminution de la disponibilité en eau du sol entraine une diminution de leur densité de flux de sève en saison sèche, et une partie de cette sensibilité peut être expliquée par des mécanismes physiologiques liés à des stratégies de résistance à la sécheresse. Les mécanismes physiologiques sous-jacents à ces stratégies varient fortement entre espèces pour de jeunes arbres. Certaines bénéficient d’une fermeture stomatique précoce et d’une faible conductance minimum, alors que d’autres ont une plus grande résistance à l’embolie des tiges et un plus fort degré de segmentation de vulnérabilité, parfois associés à une grande tolérance à l’embolie des tiges. Lors d’une sécheresse de forte intensité, nous avons observé une forte réduction des teneurs en carbohydrates, ce qui souligne l’interdépendance entre le fonctionnement hydraulique et carboné des espèces. Cependant, le principal processus physiologique causant la mort semble être la défaillance hydraulique. Cette forte variabilité interspécifique amène à postuler que les populations d’arbres de forêt tropicale humide pourraient répondre de manière contrastée à une intensification des épisodes de sécheresse, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la composition des communautés d’arbres en Guyane.