Thèse soutenue

Mobilité et transfert des terres rares du sol aux plantes par les champignons mycorhiziens arbusculaires

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Auteur / Autrice : Ruoyu Hu
Direction : Corinne Leyval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 10/03/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux (Vandoeuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Laure Giamberini
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Leyval, Thierry Lebeau, Erik Joner, Ye-Tao Tang, Nathalie Séjalon-Delmas, Alexis De Junet
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Lebeau, Erik Joner

Résumé

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Les terres rares (REE) sont un groupe de métaux stratégiques qui ont été largement utilisés dans les technologies modernes au cours des dernières décennies. Cependant, en raison des émissions de REE liées à ces industries et à la surexploitation, de grandes quantités de terres rares d’origine anthropiques peuvent s'accumuler dans l'environnement et être phytotoxiques. Les mycorhizes à arbuscules (MA) sont bénéfiques pour les plantes dans les sols contaminés par les métaux en améliorant leur survie et leur croissance et en atténuant la toxicité des métaux, mais peu d'informations sont disponibles sur les sols contaminés par des REE. L'objectif de cette thèse est de comprendre le transfert des REE du sol aux plantes et en particulier le rôle des champignons MA sur la croissance des plantes et le transfert des REE aux plantes dans les sols contaminés par des REE. Des expériences en chambre de culture ont été réalisées en utilisant la luzerne (Medicago sativa) comme plante modèle, le samarium (Sm) comme REE modèle et un champignon mycorhizien Funneliformis mosseae tolérant aux métaux. Nous avons d'abord étudié la biodisponibilité et le transfert du Sm à Medicago sativa cultivée sur deux sols artificiellement contaminés différant par leurs caractéristiques chimiques. Les résultats ont montré que le Sm extractible au DTPA était bien corrélé à l'absorption de Sm dans les pousses de luzerne. Bien que le facteur de transfert sol-plante soit faible, la biomasse de luzerne a été réduite lorsque les sols ont été enrichis de 100 à 200 mg kg-1 de Sm. Nous avons ensuite émis l'hypothèse que les champignons mycorhiziens à arbuscules pourraient protéger la plante contre la toxicité des REE. En conséquence, une expérience en pot a été menée pour étudier le rôle des champignons MA sur la croissance de la luzerne et une expérience en compartiments a été réalisée pour étudier le transfert de Sm à la luzerne via les hyphes fongiques MA. La biomasse de la luzerne cultivée sur un sol enrichi en Sm était significativement plus élevée après l'inoculation par F.mosseae. La teneur en P était également plus élevée dans les plantes mycorhizées que dans les plantes non mycorhizées, mais il n'y avait pas de transfert significatif de Sm vers la plante par F.mosseae. Puisqu'il y a souvent plusieurs REE dans les sols contaminés, y compris des REE légers (LREE) et lourds (HREE), une expérience à compartiments a été réalisée en utilisant 4 REE, la luzerne et le ray-gras, qui a confirmé qu'il n'y avait pas de transfert des 4 REE aux plants de luzerne par F.mosseae. Enfin, un sol minier contaminé par des REE prélevé en Chine a été utilisé pour analyser la toxicité des REE vis à vis des spores de champignons MA et pour des plants de poireaux inoculés ou non avec F.mosseae, en utilisant des tests de germination des spores et une expérience de croissance des plantes. La forte concentration de REE a considérablement inhibé la croissance des plantes et le taux de germination des spores, mais le champignon MA tolérait des concentrations relativement élevées de REE, et il n’y avait pas de différence de tolérance aux REE de deux isolats de F.mosseae. D'autres champignons et plantes devraient être testés et des expériences sur le terrain devraient être effectuées, mais nos résultats suggèrent que des plantes mycorhizées par des champignons à arbuscules pourraient être prises en compte dans la phytorestauration de sols contaminés par les REE.