Évolution de l’ultrastructure, de la composition des parois et des propriétés mécaniques des fibres de lin au fil du temps : quand l’histoire rencontre la science
Auteur / Autrice : | Alessia Melelli |
Direction : | Alain Bourmaud, Johnny Beaugrand, Frédéric Jamme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie des matériaux |
Date : | Soutenance le 29/11/2021 |
Etablissement(s) : | Lorient |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de l'ingénierie et des systèmes (Nantes Université) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche Dupuy de Lôme |
Jury : | Président / Présidente : Ludovic Bellot-Gurlet |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Arnould, Giulia Caneva | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Bergeret, Anita Quiles |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les fibres de lin sont utilisées par la civilisation humaine depuis des millénaires. Mais le réchauffement climatique et la pollution causés par les matériaux pétro sourcés suscitent un regain d’intérêt pour les fibres végétales et leur utilisation pour de nouvelles applications, en tant que renforts de matériaux composites par exemple. Ce travail de recherche fait le lien entre passé et présent, en tentant de mieux comprendre le comportement des fibres de lin moderne à travers l’étude d’objets anciens. Grâce à une combinaison originale des microscopies électronique, à force atomique et bi- photon, des investigations faites sur fibres modernes, ont mis en évidence des hétérogénéités dans leur ultrastructure, essentiellement dans les zones de genoux. Par ailleurs, ces régions ont démontré être sensibles aux mécanismes de vieillissement que ce soit dans un tissu funéraire égyptien vieux de plus de 4000 ans ou dans des toiles de tableaux Italiens, datés entre le XVII et le XVIII siècle. Les microfibrilles de cellulose de ces fibres anciennes apparaissent quasiment intactes à travers le temps, au contraire de la matrice polymérique des parois végétales, particulièrement sensible au vieillissement, et présentant des évolutions biochimiques et mécaniques, notamment, une rigidification significative. Sur ces fibres anciennes, des signes d’attaque biologique ont été observés de manière similaire aux mécanismes relevés sur des fibres utilisées pour un biocomposite lin/PLA dégradé en compost pendant quatre mois. Ainsi, champignons et bactéries dégradent préférentiellement les hémicelluloses et la cellulose des parois cellulaires des fibres de lin. Pour conclure ce travail, les effets de sécheresse sur les plantes de lin et les fibres extraites ont été évalués, afin de se projeter vers l’avenir et de mieux comprendre et appréhender l’impact des évolutions climatiques à venir sur les propriétés de cette plante, qui représente plus que jamais un pont entre les civilisations.