Trois essais sur la composition des conseils d'administration et la gouvernance d'entreprise efficace.
Auteur / Autrice : | Phan Huy Hieu Tran |
Direction : | Laetitia Lepetit, Isabelle Distinguin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences economiques |
Date : | Soutenance le 30/11/2021 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Société, Territoires, Sciences Économiques et de Gestion (Limoges ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et de Prospective Economiques |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Laetitia Lepetit, Isabelle Distinguin, Catherine Refait, Claudia Girardone |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Weill, John Ogilvie Stephen Wilson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'objectif de cette thèse est d'examiner deux mécanismes pour promouvoir la bonne gouvernance d'entreprise dans les établissements bancaires, notamment l'actionnariat salarié et la présence de représentants des obligataires au conseil d'administration de la banque. Au chapitre 1, nous examinons si un actionnariat salarié plus important conduit à une diminution du risque bancaire. À partir d'un échantillon de banques européennes, nous constatons que l'ensemble de l’actionnariat salarié, ainsi que chacune de ses composantes (l’actionnariat des dirigeants et l’actionnariat des non-dirigeants), réduit significativement le risque d'insolvabilité des banques. Notre étude est la première à examiner si l’actionnariat des non-dirigeants, en plus de l’actionnariat des dirigeants, a un impact sur la prise de risque bancaire. De plus, nos résultats mettent en lumière les canaux par lesquels l'actionnariat salarié affecte le risque d'une banque. Nous démontrons que non seulement l’actionnariat des dirigeants, mais aussi l’actionnariat des non-dirigeants conduit à un niveau inférieur de risque. Le chapitre 2 complète le chapitre 1 en examinant si la politique nationale de soutien suggérée par la Commission européenne est efficace pour promouvoir les programmes d'actionnariat salarié (ESOP) dans les banques européennes. Nous constatons que les mesures de soutien sont efficaces pour promouvoir l'ESOP dans les banques à participation multiple, et ce indépendamment de l'opacité bancaire et de la protection des actionnaires. En revanche, elles ne sont efficaces pour promouvoir l'ESOP dans les banques à participation restreinte que si les banques sont transparentes ou situées dans des pays où la protection des actionnaires est plus forte. Notre conclusion suggère que les autorités devraient améliorer la protection des actionnaires et la transparence bancaire afin d'améliorer l'efficacité des mesures de soutien aux programmes d'actionnariat salarié. Au chapitre 3, nous examinons si l'influence des représentants des obligataires au sein du conseil d'administration des banques est un mécanisme efficace de discipline de marché pour réduire la prise de risque bancaire. Nos résultats empiriques montrent que l'influence des représentants des obligataires réduit significativement toutes les dimensions du risque bancaire sans réduire la rentabilité. Notre étude est la première à considérer les représentants des obligataires comme un dispositif de discipline de marché pour limiter la prise de risque excessive des banques. Nous contribuons à la littérature sur la gouvernance d'entreprise pour les banques en soulignant le rôle potentiellement important des représentants des obligataires dans la résolution de l'interaction complexe des problèmes d'agence auxquels sont confrontées les nombreuses parties prenantes au sein des banques. Notre conclusion a des implications importantes pour les régulateurs et les partisans d'une réforme de la gouvernance bancaire qui promeuvent le rôle de la discipline de marché et des conseils d'administration dans le contrôle de la prise de risque bancaire.