Evaluations des fonctions cognitives chez les patients schizophrènes au Liban
Auteur / Autrice : | Chadia El Haddad |
Direction : | Jean-Pierre Clément, Benjamin Calvet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique, épidémiologie, environnement et sociétés |
Date : | Soutenance le 17/12/2021 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Biologiques et Santé (Limoges ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Epidémiologie des Maladies Chroniques en zone Tropicale |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Drapier |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Clément, Benjamin Calvet, Pascale Salameh | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Benoît, Mohamed Saoud |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les déficits cognitifs sont perçus comme une caractéristique fondamentale de la schizophrénie. Les fonctions cognitives les plus affectées sont particulièrement la mémoire, l'attention, la motricité, les fonctions exécutives et la cognition sociale. L’évaluation cognitive est l’un des meilleurs indicateurs du pronostic fonctionnel et social des individus. Cette évaluation devient une partie fondamentale dans la pratique clinique et dans la recherche et utilise des batteries qui diffèrent largement dans leurs contenus. En plus, l'évaluation subjective des fonctions cognitives peut donner une vue plus complète du profil cognitif d'un individu, mais elle ne peut pas remplacer les mesures d'évaluation objectives, car l'autoévaluation par les patients de leur fonctionnement neurocognitif peut ne pas être tout à fait exacte. Les plaintes cognitives subjectives sont de plus en plus largement reconnues comme des indicateurs de dysfonctionnement cognitif potentiel, avec des preuves suggérant que de telles plaintes sont un précurseur de troubles cognitifs. Ainsi, il est essentiel de comprendre et d'évaluer la conscience qu’ont les patients de leur état cognitif.Le travail de thèse présenté ici à plusieurs objectifs. Dans un premier temps, nous traitons des généralités concernant la schizophrénie, les fonctions cognitives altérées et leurs évaluations en faisant par ailleurs un état des lieux de leur évaluation au Liban. Dans un deuxième temps, afin de pouvoir évaluer les fonctions cognitives chez des patients schizophrènes institutionnalisés, nous exposons nos travaux de validation d’outils de diagnostic et de dépistage des troubles cognitifs chez les sujets schizophrènes. Dans un dernier temps, nous exposons notre étude des plaintes cognitives subjective chez les patients schizophrènes et les facteurs reliés à celles-ci.Les résultats de ce travail ont abouti à la validation en langue arabe d’une batterie cognitive, le BACS chez des patients schizophrènes. Le BACS arabe est un outil fiable et utile pour mesurer les performances cognitives chez les patients hospitalisés atteints de schizophrénie. De plus, les qualités psychométriques satisfaisantes du MoCA en font un outil de dépistage rapide des fonctions cognitives de ces patients. En outre, nos résultats ont montré que les patients ayant un déficit cognitif objectif pouvaient être conscients de leur déficit cognitif malgré une conscience de la maladie (insight) faible. Les facteurs les plus contributifs de la plainte cognitive subjective étaient la sous-échelle de psychopathologie générale de la PANSS, l’échelle d’autonomie dans les actes de la vie quotidienne (ADL) alors que celles prédictives plus spécifiquement de la plainte dans le domaine de la cognition sociale étaient l’échelle de dépression (Calgary).L’ensemble de nos travaux a démontré des propriétés psychométriques adéquates d’une batterie neurocognitive, le BACS et d’un outil de dépistage, le MOCA en langue Arabe, respectivement dans le diagnostic et le dépistage des déficits cognitifs chez les patients schizophrènes. Nos études pourraient aider les cliniciens à appliquer ces instruments valides dans leur pratique clinique quotidienne et à inclure des stratégies de réadaptation cognitive dans le plan de traitement des patients atteints de schizophrénie ; ce qui fait défaut à l’heure actuelle dans les pays du Moyen Orient. Enfin, nos études ont montré que les patients schizophrènes se plaignent de leur cognition. D'autres études prospectives sont nécessaires pour mieux comprendre les atteintes cognitives chez les patients schizophrènes afin d'aider à y remédier et permettre ainsi un meilleur fonctionnement au quotidien et une vie hors des institutions psychiatriques.