Thèse soutenue

Épidémiologie et pronostic des accidents vasculaires cérébraux à Parakou au Bénin

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Auteur / Autrice : Tododjitche Thierry Armel Adoukonou
Direction : Philippe LacroixDismand Houinato
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé Publique / Epidémiologie
Date : Soutenance le 19/10/2021
Etablissement(s) : Limoges en cotutelle avec Université d'Abomey-Calavi (Bénin)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Biologiques et Santé (Limoges ; 2018-2022)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Epidémiologie des Maladies Chroniques en zone Tropicale
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Touzé
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Lacroix, Dismand Houinato, Pierre-Marie Preux
Rapporteur / Rapporteuse : Athanase Millogo, Yannick Béjot

Mots clés

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Résumé

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Les données sur le pronostic des accidents vasculaires cérébraux (AVC) pronostic en Afrique sub-saharienne sont consistantes. L’objectif de cette thèse est d’étudier l’épidémiologie et le pronostic des AVC au nord-Bénin. Pour ce faire plusieurs travaux ont été réalisés. D’abord une première étude de type porte-à-porte sur la prévalence des AVC dans la communauté urbaine de Titirou à Parakou ayant inclus 4671 sujets âgés de plus de 15ans. L’outil de screening des AVC de l’organisation mondiale de la santé a été utilisé pour le dépistage suivi d’une confirmation par un neurologue parfois accompagné de scanner. Au total 54 sujets ont été confirmés ayant un AVC avec une prévalence de 1156 pour 100000 habitants [IC95% 850-1426]. Parmi eux 44 n’ont pu réaliser un scanner pour le sous-type d’AVC. Pour les 10 qui ont eu cet examen il y avait 6 AVC ischémique et 4 AVC hémorragique. Les facteurs de risque identifiés étaient l’âge, l’hypertension artérielle, le diabète, la faible consommation de fruits et légumes, un antécédent de maladie cardiaque et un antécédent familial d’AVC. Dans une revue systématique assortie d’une méta-analyse, la létalité des AVC en Afrique sub-saharienne à 1 mois était de 24,1% [95% CI: 21,5–27,0] et de 33,2% [95% CI: 23,6–44,5] à 1an. A 5ans environ 40% des sujets victimes d’AVC étaient décédés. Le diabète était associé à une forte létalité et les AVC hémorragique prédisaient la mortalité à court terme tandis que les AVC ischémiques étaient associés à une forte mortalité à long terme parmi les survivants. Ensuite la mortalité a été étudiée dans une cohorte hospitalière de sujets victimes d’AVC à Parakou. L’âge moyen des sujets victimes d’AVC était de 58,2+/-14,2ans et les AVC ischémiques représentaient 40% et 29,3% étaient indéterminés (sans scanner). La mortalité à la phase hospitalière était estimée à 6,2%. Les facteurs associés à cette létalité étaient le déficit neurologique important, les troubles de la vigilance à l’admission et les complications à la phase aiguë. A long terme, dans cette cohorte hospitalière, la létalité était de 25,8% à 3mois, 30,1% à 1an et 42,1% après 5ans. Les principales causes de décès après le premier AVC étaient la récidive (30,5%) ; causes infectieuses (16,9%) ; les désordres métaboliques (8,5%) et les causes cardiaques (6,8%). Les facteurs prédictifs de décès à long terme étaient l’âge, l’hypertension artérielle et un déficit neurologique important. Les survivants avaient une qualité de vie altérée et 46,3% étaient indépendants à 1ans et 77,5% à 5ans. L’observance thérapeutique était mauvaise avec seulement 25,5% des survivants qui avaient une bonne observance thérapeutique. Afin d’améliorer le pronostic et la participation sociale des survivants d’AVC nous avons proposé un protocole d’essai clinique visant à montrer l’importance de l’activité physique en groupe pour améliorer la participation sociale. En conclusion les AVC sont fréquents en population générale à Parakou avec une mortalité élevée et similaire à celle observée en Afrique sub-saharienne. Cette mortalité serait expliquée par les facteurs de risque, les complications à la phase aiguë et un déficit en termes de stratégie de prévention secondaire. Une approche basée sur l’activité physique en groupe pourrait non seulement améliorer la prise en charge des facteurs de risque mais aussi la participation sociale et réduire cette mortalité.