Propagation non linéaire en multimode amplificateurs à fibre optique
Auteur / Autrice : | Mesay Addisu Jima |
Direction : | Vincent Couderc, Stefan Wabnitz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Electronique des Hautes Fréquences, Photonique et Systèmes |
Date : | Soutenance le 25/05/2021 |
Etablissement(s) : | Limoges en cotutelle avec Università degli studi (Brescia, Italie). Facoltà di ingegneria |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Ingénierie des Systèmes, Mathématiques, Informatique (Limoges ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : XLIM |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Vincent Couderc, Stefan Wabnitz, Katarzyna Krupa, Alessandro Tonello |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Tchofo Dinda, Marco Santagiustina |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les réseaux de communication par fibre optique dans le monde, reposent actuellement en grand partie sur la propagation de type monomodale. Les fibres monomodes ont un faible taux d’atténuation et de dispersion car toute l’énergie est portée par un seul mode de propagation. Par conséquent, le déploiement de la fibre monomode convient aux transmissions longue distance tandis que la fibre multimode est principalement utilisée pour la communication à courte distance. De plus, la fibre monomode offre une qualité de faisceau élevée, ne guide que les distributions de champ de forme approximativement gaussiennes et permet une efficacité de couplage importante. Cependant, la fibre monomode ne pourra probablement pas satisfaire l’énorme demande future de bande passante pour les communications. Un autre important domaine d’application pour les fibres optiques se trouve dans les lasers à fibre. Même dans ce contexte, la fibre monomodale, en raison de la petite dimension de son coeur, présente des limitations pour les applications haute puissance, soit dans les amplificateurs optiques que dans les lasers. Les fibres optiques multimodes sont conçues pour transporter plusieurs modes, en raison de leur grand rayon de coeur. En principe, des fibres multimodes actives à gradient d’indice pourraient être utilisées dans les amplificateurs à fibre aux ions de terres rares et dans les lasers à fibre. De plus, les fibres multimodes pourront aider à surmonter le déficit courant de bande passante des fibres monomodes, grâce aux techniques de multiplexage de mode spatial. Cependant, dans le cas d’une propagation multimodale, les interférences entre modes entraînent une dégradation de la qualité du faisceau et limitent leur implémentation dans les lasers à fibre haute puissance et dans les amplificateurs optiques. La question est donc de savoir comment surmonter ces contraintes et permettre enfin l’utilisation des fibres multimodes (à saut d’indice ou à gradient d’indice) pour ces applications. Une approche possible consiste à profiter de la non-linéarité Kerr pour induire un auto-nettoyage des faisceaux optiques le long de la propagation. Nous avons effectué une étude numérique en résolvant les équations de propagation par la théorie des modes couplés pour approfondir ce phénomène. En augmentant la puissance du signal d’entrée, nous avons observé des transferts énergétiques entre modes d’ordre élevé vers le mode fondamental, en présence de couplage non linéaire et de gain optique non uniforme au cours de la propagation. Par conséquent, le mode fondamental pourra profiter d’un gain plus élevé en raison aussi des échanges énergétiques avec les autres modes. Les modèles numériques montrent que le faisceau optique pourra être nettoyé et amplifié au même temps. Nous avons également étudié d’un point de vue numérique la propagation non linéaire dans les fibres multimodes amplificatrices par la résolution directe de l’équation de Schrödinger Non-linéaire NLSE 3D en présence de gain saturé, de non-linéarité Kerr et du désordre responsable du couplage aléatoire entre les modes. Nos simulations numériques révèlent qu’en augmentant la puissance du signal d’entrée, la figure de speckles propres de la propagation multimodale se remodèle, après une certaine distance de propagation, vers un faisceau plus brillant et de qualité proches au fonctionnement monomode. Le phénomène d’auto-nettoyage du faisceau spatial est, entre autres, confirmé par la réduction progressive de la largeur du faisceau. Les simulations numériques montrent un bon accord avec les résultats expérimentaux précédemment obtenus.