Thèse soutenue

Tolérance à l’effort, capacité fonctionnelle et syndrome de fragilité : place des tests de terrain dans la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)

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Auteur / Autrice : Sarah Géphine
Direction : Patrick MucciDidier SaeyFrançois Maltais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance le 23/09/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021) en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (Lille) - Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488
Jury : Président / Présidente : Richard Debigaré
Examinateurs / Examinatrices : Serge Berthoin
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Pepin, Alain Varray

Résumé

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Le tableau clinique des patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est caractérisé par une dysfonction des muscles locomoteurs, une intolérance à l’effort, ainsi qu’une dépendance fonctionnelle pouvant conduire à un syndrome de fragilité. L’utilisation des tests de terrain, tels que le test de lever de chaise d’une minute (1STS), s’est généralisée dans les milieux cliniques pour évaluer la tolérance à l’effort des patients, à défaut parfois d’une évaluation préalable, indispensable à leur validation et utilisation sécuritaire. De plus, nouvellement empruntés à la gériatrie clinique, la capacité fonctionnelle et le syndrome de fragilité ne sont encore que trop peu documentés dans la MPOC, et leur évaluation est rare dans un contexte de réadaptation respiratoire. Elle est pourtant nécessaire chez les patients présentant une intolérance à l’effort sévère, tels que les patients atteints d’insuffisance respiratoire chronique, pour qui les objectifs et les programmes de réadaptation respiratoire nécessiteraient davantage de personnalisation.Le premier objectif de cette thèse était d’évaluer les mécanismes musculaires, cardiorespiratoires et symptomatiques limitants la réalisation du 1STS chez des patients atteints de MPOC. Le second objectif était d’évaluer l’efficacité d’un programme de réadaptation respiratoire à domicile chez des patients atteints de MPOC et d’insuffisance respiratoire chronique, ainsi que l’impact du syndrome de fragilité physique sur l’efficacité et l’adhésion au programme de réadaptation.Les premiers travaux de cette thèse ont démontré que bien qu'il s'agisse d'un test de terrain, le 1STS entraîne une réponse cardiorespiratoire quasi maximale chez les patients atteints de MPOC sévère. Par ailleurs, la mise en évidence d’un retard dans la récupération des paramètres cardiorespiratoires à la suite du 1STS, chez les patients atteints de MPOC, démontre la pertinence clinique de surveiller sa période de récupération. Bien que la principale limitation du 1STS semblait être cardiorespiratoire, la fatigue musculaire du quadriceps, présente chez plus de deux tiers des patients à la suite du 1STS, a pu également contribuer à la limitation de la performance au 1STS.Les travaux associés au deuxième objectif de cette thèse ont mis en évidence que le syndrome de fragilité physique affectait près de la moitié des patients atteints de MPOC et d'insuffisance respiratoire chronique, débutant une réadaptation respiratoire. Ces patients fragiles étaient caractérisés par une diminution de l’activité physique, de la tolérance à l’effort et de la capacité fonctionnelle par rapport à leurs homologues non-fragiles. Toutefois, la fragilité physique n’était pas un obstacle pour bénéficier de l’intervention à court et moyen termes. Par ailleurs, le programme de réadaptation respiratoire permettait l’amélioration du syndrome de fragilité chez plus de 80% des patients initialement fragiles.En conclusion, les travaux de cette thèse ont mis en évidence : i) L’utilité clinique des tests de terrain, tels que le 1STS, pour évaluer la tolérance à l’effort des patients atteints de MPOC ; et ii) L’importance d’évaluer la fragilité physique chez les patients atteints de MPOC et d'insuffisance respiratoire chronique afin de personnaliser l'approche de la réadaptation respiratoire et d'aider les patients à retrouver un état plus robuste après l'intervention.