Thèse soutenue

Suspicion de cancer de la prostate et IRM négative : implications diagnostiques et pour la surveillance active

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Auteur / Autrice : Jonathan Olivier
Direction : Arnaud Villers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie, génétique, hématologie, immunologie
Date : Soutenance le 28/06/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cancer Heterogeneity- Plasticity and Resistance to Therapies - UMR 9020 - U 1277 / CANTHER
Jury : Président / Présidente : Martine Duterque-Coquillaud
Examinateurs / Examinatrices : Gaëlle Fiard, Philippe Puech
Rapporteurs / Rapporteuses : Gaëlle Fromont-Hankard, Romain Mathieu

Résumé

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Le dépistage du cancer de la prostate, réalisé par dosage sérique du PSA et toucher rectal, permet une diminution de la mortalité spécifique de 21% à 13 ans. Le diagnostic de lésions de volume et de grade significatifs en cas de test de dépistage suspects a été amélioré par l’IRM prostatique qui depuis la fin des années 2000 a permis de mieux détecter les lésions malignes notamment de faible volume ou d’accès difficile pour les biopsier.Du fait d’une valeur prédictive négative (VPN) élevée entre 85% et 95% pour les cancers significatifs, l’IRM prostatique a été utilisée à la fin des années 2010 pour diminuer le sur-diagnostic de cancers cliniquement non significatifs de faibles volume et grade en évitant de biopsier les hommes en cas d’IRM non suspecte. Cette stratégie d’utilisation de l’IRM comme un test de tri entre le dépistage et la pratique des biopsies a été évaluée en association à des critères cliniques (facteurs de risque familiaux) et des marqueurs (densité du PSA) pour augmenter la VPN de l’IRM. Cette évaluation correspond au premier objectif de la thèse.Cependant au début des années 2010, des biopsies en cartographie étaient indiquées en cas d’IRM non suspecte et entrainaient la détection d’un cancer cliniquement non significatif de faible volume et grade. Dans ces cas, la stratégie de surveillance de ces cancers a été proposée pour éviter leur sur-traitement. Cette situation concernait environ 20% des cancers détectés. La surveillance permet de différer le traitement jusqu’à progression à un stade plus élevé. L’évaluation des critères de sélection des cas à surveiller et de leur suivi correspond au deuxième objectif de la thèse.Dans la première partie nous avons évalué les facteurs cliniques, biologiques et familiaux pouvant améliorer la VPN de l’IRM. A l’aide d’une revue systématique de la littérature avec méta-analyse, nous avons mis en évidence que la densité du PSA (PSA/volume prostatique) était le facteur prédictif améliorant la VPN de l’IRM le plus validé pour le diagnostic de cancer significatif.Nous avons aussi validé rétrospectivement le risque de ne pas diagnostiquer un cancer significatif en d’IRM non suspecte dans cohorte de 503 patients qui avaient été tous été biopsiés initialement et suivis sur une durée d’inclusion de 10 ans. L’analyse a montré que ce risque était de 9% au moment du diagnostic et de 4% supplémentaire lors du suivi. Ce risque initial diminuait de 9% à 2.4% en intégrant dans l’analyse au moment du diagnostic la densité de PSA, le toucher rectal ou les antécédents familiaux pour décider ou non d’une biopsie.Dans la deuxième partie, nous avons étudié, comme critère de sélection à une surveillance active l’intérêt de l’IRM en plus des critères de cancers cliniquement non significatifs. Une étude rétrospective multicentrique, comparant 1035 patients ayant une IRM non suspecte et 1084 une IRM suspecte à l’inclusion a montré que le risque de progression tumoral et de sortie de surveillance active était diminué en cas d’IRM non suspecte à l’inclusion.Nous avons aussi évalué les examens de suivi des patients en surveillance active avec IRM non suspecte et plus particulièrement la réalisation de biopsies de confirmation à un an. Une étude prospective incluant 2 cohortes successives de 78 et 71 patients avec et sans biopsies de confirmation à un an a comparé les taux de diagnostic de progression tumorale à 2 ans et le rôle de la cinétique du PSA pour cette prédire cette progression. La conclusion était qu’il n’y avait pas de différence de diagnostic de progression entre les 2 groupes et que la cinétique du PSA suspecte à elle seule pouvait faire indiquer une biopsie. Cette étude nous a permis de proposer de ne plus réaliser ces biopsies de confirmation en cas d’IRM non suspecte au diagnostic [...]