Thèse soutenue

Étude des gènes réprimés par le récepteur aux androgènes dans les cancers de la prostate résistants à la castration et leur évolution neuroendocrine

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Auteur / Autrice : Anthony Turpin
Direction : Martine Duterque-Coquillaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie, génétique, hématologie, immunologie
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cancer Heterogeneity- Plasticity and Resistance to Therapies - UMR 9020 - U 1277 / CANTHER
Jury : Président / Présidente : Arnaud Villers
Examinateurs / Examinatrices : Karim Fizazi, Céline Delloye Bourgeois, Yvan, de Launoit
Rapporteurs / Rapporteuses : Gaëlle Fromont-Hankard, Jocelyn Ceraline

Résumé

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Dans le cancer de la prostate, la présence de gènes de fusion, issus de remaniementschromosomiques TMPRSS2:ERG dans plus de 50% des cas, aboutit à une dérégulation dutranscriptome prostatique. Le récepteur aux androgènes (AR), membre de la famille desrécepteurs nucléaires, reste toutefois l’acteur majeur de l’évolution du cancer de la prostate.Notre objectif est d’identifier des gènes pouvant avoir un rôle dans l’évolution du cancerde la prostate, en lien avec la fusion TMPRSS2:ERG et AR.Par une analyse transcriptomique, à partir d’un modèle de surexpression de la fusionTMPRSS2:ERG dans une lignée de cellules tumorales prostatiques humaines (PC3c) capablesd'induire des lésions osseuses in vivo, nous avons identifié deux gènes régulés par la fusionparmi lesquels Plexine A2 (PLXNA2), déjà décrit par l’équipe (Tian et al. Oncogene.2014), etégalement Fascine-1 (FSCN1) codant pour une protéine qui permet de regrouper les filamentsd’actine et impliqué dans les phénomènes de migration et invasion tumorale grâce à laformation d’invadopodes. Nous avons recherché d’une part les partenaires fonctionnels dePLXNA2 en réalisant une étude in silico grâce au logiciel Ingenuity Pathway Analysis®, etavons identifié Neuropiline 1 (NRP1) comme potentiellement dérégulé par la fusion. D’autrepart nous avons évalué l’implication de FSCN1, associé à l’évolution de plusieurs cancers maisencore peu connu dans le cancer de la prostate.Pour chaque gène sélectionné nous avons déterminé, pour la validation clinique, leurexpression dans des échantillons humains de cancers de la prostate primitifs, également enanalysant des données de cohortes publiées et en suivant l’expression in vivo parimmunohistochimie dans des cancers avancés. D’autre part nous avons étudié leur rôlefonctionnel in vitro, dans des modèles cellulaires hormono-indépendants et neuroendocrines.Enfin, nous avons réalisé une analyse bioinformatique et recherché dans les données de ChIPseq-ERG et -AR publiées, l’existence de la fixation des facteurs ERG ou AR sur les 2 gènesNRP1 puis FSCN1. Une fois identifiée, nous avons réalisé des expériences de ChIP in vitro àpartir des modèles cellulaires dont nous disposons et nous avons mis en évidence la régulationdirecte de NRP1 puis de FSCN1 par AR.L’ensemble de nos résultats met en évidence NRP1 et FSCN1 comme gènes répriméspar AR, qui se ré-expriment en phase de résistance à la castration et acteurs potentiels de ladifférenciation neuroendocrine lorsque le niveau d’AR est bas ou inactif. Leur régulation par lafusion TMPRSS2:ERG et les mécanismes précis, en lien avec AR et ses cofacteurs restent àdémontrer. Ces deux gènes pourraient toutefois jouer un rôle dans les mécanismes derésistances aux hormonothérapies, et constituer à l’avenir des cibles thérapeutiques.