Thèse soutenue

Contribution à une théorie physiologique et génétique de l’évolution végétale : fardeau génétique, systèmes de reproduction et évolution du taux de mutation dans les populations structurées en classes

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Auteur / Autrice : Thomas Lesaffre
Direction : Sylvain Billiard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie de l'environnement, des organismes, des populations, écologie
Date : Soutenance le 16/03/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolution, Ecologie et Paléontologie (Evo-Eco-Paléo) - Évolution- Écologie et Paléontologie (Evo-Eco-Paleo) - UMR 8198 / Evo-Eco-Paléo
Jury : Président / Présidente : Joël Cuguen
Examinateurs / Examinatrices : Christelle Fraïsse, Thomas Lenormand
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacqui Shykoff, Laurent Lehmann

Résumé

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Chez les Angiospermes, il existe une forte association entre histoire de vie et système de reproduction. En effet, la plupart des espèces autofécondantes sont annuelles alors que la majorité des espèces pérennes sont allofécondantes. Cette association est le point de départ du travail réalisé dans cette thèse. Dans le premier chapitre, je m'intéresse à la coévolution entre longévité et autofécondation sous l'hypothèse que la dépression de consanguinité affecte la survie des individus entre les saisons de floraison et qu'elle est fixée par un paramètre. Sous ces hypothèses, l'évolution de l'autofécondation est d'autant plus empêchée que la longévité de l'espèce considérée augmente, car la dépression de consanguinité subie à l'échelle de l'existence complète des individus devient plus forte. Lorsqu'elle se produit néanmoins, elle induit une diminution de la longévité à l'équilibre évolutif. Ces résultats sont en accord avec le patron empirique observé. Dans le chapitre deux, je lève l'hypothèse d'une dépression de consanguinité fixée par un paramètre en donnant une base génétique explicite à cette dernière. Je montre que des mutations affectant la survie, loin de générer une augmentation de la dépression de consanguinité avec la longévité, aboutissent à une diminution de cette dernière. Partant du constat qu'une augmentation de la dépression de consanguinité est pourtant bien observée chez les espèces pérennes, j'explore deux hypothèses pour expliquer cette augmentation. Dans le chapitre deux, j'étudie l'idée plus générale selon laquelle des variations des effets sélectifs des mutations avec la longévité, dont des mutations affectant la survie ne sont qu'un cas particulier, pourraient générer ce patron. Dans le chapitre trois, je m'intéresse aux conséquences de l'accumulation de mutations somatiques pour l'évolution du taux de mutation et la dépression de consanguinité résultante chez les plantes. Le chapitre quatre est quant à lui consacré à une évaluation théorique des méthodes d'estimation de la dépression de consanguinité. Je termine ce manuscrit en proposant des pistes pour l'élaboration d'une théorie physiologique et génétique de l'évolution végétale.