Contribution à la compréhension de l’écologie comportementale et thermique des gastéropodes intertidaux
Auteur / Autrice : | Emilie Moisez |
Direction : | Laurent Seuront, Nicolas Spilmont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie de l'environnement, des organismes, des populations, écologie |
Date : | Soutenance le 17/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (LOG) - Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences (LOG) - UMR 8187 / LOG |
Jury : | Président / Présidente : Tarik Meziane |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Seuront, Nicolas Spilmont, Tarik Meziane, Sylvain Pincebourde, Gerardo Zardi, Florence Elias, Céline Ellien, Sylvie Marylène Gaudron | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Pincebourde, Gerardo Zardi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les organismes intertidaux vivent dans un environnement variable et complexe et sont soumis à de nombreux stimulus et stress. Récemment, de nouvelles études sur les capacités sensorielles de ces gastéropodes et sur leur capacité à se déplacer dans leur environnement, ont démontrées que leur répertoire comportemental était plus large que prévu. Dans ce contexte, cette thèse a pour but d’améliorer nos connaissances sur le comportement de thigmotaxie chez Littorina littorea. La thigmotaxie a donc été testée dans des dispositifs expérimentaux de différentes tailles et de différentes formes. Cette approche permet aux individus de rencontrer des discontinuités en 2-dimension ou en 3-dimension et a pour but d’aider à comprendre comment la complexité topographique de leur environnement peut modifier le comportement thigmotactique chez les gastéropodes. La thigmotaxie a aussi été testée sous différentes conditions de salinité pour comprendre comment ces variations de salinité peuvent altérer leur comportement. En effet, les organismes intertidaux sont soumis à de larges variations de salinité pendant les périodes d’émersion. Pendant ces périodes d’émersion, ils sont aussi soumis à de grandes variations de température (jusqu’à 20°C). Ce travail s’intéresse aussi au comportement thermique des gastéropodes intertidaux via l’étude de la température du corps de L. littorea et de Patella vulgata et celle de leur microhabitat. Ces températures sont étudiées durant 4 jours ensoleillés, de Juin à Décembre, afin de tester le choix d’un microhabitat par ces 2 espèces de gastéropodes sous des conditions de températures auxquelles ils peuvent être soumis au cours d’un cycle saisonnier sur la Côte d’Opale. Le comportement d’agrégation chez L. littorea et les bénéfices thermiques associés précédemment étudiés dans la littérature sont aussi examinés, (i) in situ sous des conditions de vague de chaleur modérée et (ii) ex situ sous des conditions extrêmes de vague de chaleur simulée au laboratoire. En particulier, la température du corps des individus à l’intérieur et de ceux à l’extérieur des agrégats est étudiée pour comprendre l’importance de la position des individus au sein des agrégats.Ces résultats suggèrent que la thigmotaxie semble être l’une des taxies majeures impliquée dans l’orientation des gastéropodes. En effet, même sous des conditions défavorables (i.e. salinité basse), le comportement thigmotactique est observé chez L. littorea. Ce travail souligne également une préférence pour les macrohabitats biogéniques chez L. littorea et P. vulgata, qui permettent de réduire les stress thermique et de dessiccation. Au sein d’un macrohabitat, les organismes intertidaux sont capables de tirer avantage de la mosaïque thermique rencontrée dans leurs environnements et de sélectionner un microhabitat. Chez les gastéropodes, cette sélection de microhabitat est espèce-, température- et habitat-dépendante et leur permet de se maintenir dans leur optimum de températures. Pour finir, ce travail souligne l’absence de bénéfice thermique à être agrégé chez L. littorea sous des conditions de stress thermique. En particulier, sous des conditions de vague de chaleur extrême, la température du corps des individus à l’intérieur de l’agrégat est supérieure à celle des individus à l’extérieur de l’agrégat. Ce résultat pose la question, encore irrésolue, des mécanismes qui entrainent le comportement d’agrégation chez L. littorea.Ces résultats contribuent néanmoins à la preuve croissante qu’étudier le comportement chez les gastéropodes intertidaux est crucial pour comprendre comment ils se déplacent, perçoivent leur environnement et peuvent réagir à l’augmentation des températures dans le cadre du réchauffement global. Ce travail souligne également l’importance d’une meilleure compréhension de la thermorégulation chez les organismes intertidaux, pour permettre une meilleure estimation de l’impact du réchauffement global sur leur écologie.