Thèse soutenue

Structure et propriétés électroniques des matériaux 2D à base de germanium

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Auteur / Autrice : Davide Sciacca
Direction : Bruno GrandidierPascale Diener
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Electronique, microélectronique, nanoélectronique et micro-ondes
Date : Soutenance le 25/01/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Henri Happy, Geoffroy Prévot
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrew J. Mayne, Laurence Masson

Résumé

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Dans cette thèse, nous avons étudié les propriétés de deux matériaux 2D constitués de germanium : le germanène, l'équivalent du graphène, et un empilement multicouche de germanane à terminaison méthyle. En raison d’une structure atomique gauchie et d’un couplage spin orbite important, ces matériaux se démarquent du graphène et du graphite. Bien que très étudiés théoriquement, leurs propriétés physiques restent encore peu caractérisées. Dans le cas du germanène, l’étude de ce matériau a été réalisée en déposant du germanium sur une surface d’aluminium (111) sous ultravide. Pour des températures de croissance relativement basses, autour de 100°C, le germanène est épitaxié avec deux structures : la phase (3x3) et la phase (√7x√7). La microscopie à effet tunnel a été utilisée pour approfondir notre connaissance de ces phases. Dans un premier temps nous nous sommes intéressés aux propriétés électroniques. Des mesures spectroscopiques par microscopie à effet tunnel ont été réalisées à des températures de 77K et 5K. Elles n’ont malheureusement pas permis de conclure quant à la véritable nature du germanène en raison du fort couplage électronique de ce matériau avec la surface d’aluminium. Toutefois, au travers d’une diversité inattendue de spectres, cette analyse a révélé la faible adhésion du germanène à la surface Al(111), ce qui conduit à une contamination fréquente de l’apex de la pointe du microscope par les atomes de la surface. Parallèlement aux mesures spectroscopiques, la croissance de feuillets aux dimensions réduites a permis d’étudier la structure des bords des feuillets. Les observations par microscopie à effet tunnel montrent que ces feuillets croissent dans le plan des terrasses atomiques d’aluminium. Leurs bords présentent généralement un contraste plus clair que le reste du feuillet. Pour mieux comprendre ce changement de contraste, des calculs ab-initio basés sur la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT), ont été développés. Ils ont montré le rôle clé des atomes d’aluminium dans la formation des bords possédant quelque soit la structure zigzag ou « armchair ». A l’inverse du germanène mono-feuillet qui requiert une épitaxie, des cristaux de germanane peuvent être synthétisé par voie chimique, ce qui assure un découplage électronique du matériau avec son environnement. Nous avons réalisé une analyse multiphysique de tels cristaux passivés par des groupements méthyles, qui révèlent deux types de cristaux. Les plus gros, autour de 10 m de dimension latérale, sont polycristallins, recèlent des molécules intercalées entre les feuillets ou possèdent des surfaces oxydés et se chargent sous irradiation électronique en raison de la présence d’isopropanol à l’interface avec le substrat hôte. Les plus petits, identifiés comme les plus purs, sont les plus enclins à être caractérises par des mesures de transport à quatre pointes en ultravide. Ces mesures ont montré un transport de trous, qui se produit en volume. Ce résultat inattendu pour un matériau lamellaire suggère la présence de défauts et d’imperfection dans le plan des feuillets qui appellent à un meilleur contrôle de la synthèse des cristaux pour rendre possible l’étude des propriétés physiques fondamentales de ces cristaux.