Thèse soutenue

Une poésie en trompe-l'oeil : la poétique de Théocrite dans les Idylles XXIV, XV et VII

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Auteur / Autrice : Louise Bouly de Lesdain
Direction : Fabienne Blaise
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littérature anciennes
Date : Soutenance le 16/10/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Christophe Cusset
Examinateurs / Examinatrices : Richard Lawrence Hunter, Ruth Webb
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Cusset, Marco Fantuzzi

Résumé

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La littérature savante consacrée au Idylles de Théocrite souligne qu’une forme de « réalisme », à la fois singulière et particulièrement complexe, caractérise ces poèmes. Se montrant soucieux de vraisemblance et accordant une attention remarquable aux réalités quotidiennes et banales, ces poèmes suscitent des effets de réel qui, paradoxalement, semblent mis en œuvre de sorte à ne pas fonctionner, et signalent la distance qu’ils prennent vis-à-vis des traditions poétiques avec lesquelles ils manifestent une filiation. Cette thèse se propose d’éclairer le fonctionnement de ce « réalisme » théocritéen au moyen d’une analyse minutieuse des Idylles XXIV (1-63), XV et VII (hors chants), trois poèmes sélectionnés pour être représentatifs de la diversité du corpus. Ceux-ci font chacun l’objet d’une étude spécifique visant à mettre en évidence la relation étroite qui unit la manière dont le poète retravaille les traditions poétiques qu’il mobilise et le « réalisme » de l’œuvre. À l’image du trompe-l’œil, le poème exploite les effets de réel qu’il suscite – ou plutôt, chez Théocrite, feint de susciter – de sorte à rendre sensible l’acte de création qui en est à l’origine. L’analyse des poèmes conduit à montrer qu’il y a, chez Théocrite, une réflexion globale sur l’œuvre, considérée non seulement en tant qu’elle est le fruit du travail opéré par le poète sur le matériau qu’il hérite, mais aussi en tant qu’elle est adressée. Le poème est en effet essentiellement composé pour être reçu, et c’est en dernier lieu au public que revient le rôle de trancher sur la « vérité » de l’œuvre élaborée par le poète.