Thèse soutenue

Identification des enjeux de conservation et priorisation des actions de lutte contre les espèces exotiques envahissantes à La Réunion

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Auteur / Autrice : Pauline Fenouillas
Direction : Mathieu Rouget
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance le 26/10/2021
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (Saint-Pierre, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Gabrielle Thiébaut
Examinateurs / Examinatrices : Benoit Lequette
Rapporteurs / Rapporteuses : John Thompson

Résumé

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Les invasions biologiques menacent la conservation de la biodiversité mondiale, notamment en milieu insulaire comme La Réunion où se trouve les plus grandes reliques de végétation naturelle de l'archipel des Mascareignes. Sous l’impulsion du département de La Réunion, un partenariat a été initié réunissant gestionnaires, décideurs et scientifiques afin de mieux coordonner la lutte contre les espèces végétales envahissantes sur le territoire. Cette thèse, qui s’inscrit dans ce partenariat, a pour objectif principal d’améliorer les connaissances quant à l’état de conservation des milieux naturels afin de prioriser spatialement les actions de lutte contre les plantes exotiques. La thèse comporte trois axes de recherche : 1) la quantification du degré d’invasion à une échelle régionale comme outil d’aide à la décision ; 2) la quantification du degré d’invasion à une échelle locale comme outil d’aide à la gestion ; et 3) la priorisation spatiale des actions de lutte à partir de critères biologiques et opérationnels. Elle se termine sur une réflexion de l’approche transdisciplinaire utilisée à l’interface entre science et gestion. Le degré d’invasion des milieux naturels a été quantifié à deux échelles différentes : régionale (La Réunion) et locale (massifs de Mare Longue et du Volcan). La quantification du degré d’invasion à l’échelle régionale a sollicité en plus des données d’inventaire obtenues grâce au large effort partenarial mis en place ; l’intervention d’experts et le recours à la modélisation. Ainsi les résultats ont montré que 85% de la végétation indigène était envahie dans des proportions différentes, notons que plus de 50% de la végétation reste tout de même peu à pas envahie. A l’échelle locale, un protocole terrain a été mis en place permettant de quantifier le degré d’invasion des trois strates structurantes de l’habitat ; à savoir les strates herbacées, arbustives et arborées. Au travers d’analyses de cluster et de krigeage, une nouvelle cartographie du degré d’invasion à une échelle plus fine (25 x 25 m) a pu être réalisée sur les massifs étudiés. Les résultats ont montré une strate herbacée particulièrement envahie. En parallèle, les enjeux de conservation en termes de biodiversité ainsi que les priorités de gestion des plantes exotiques ont pu être cartographiés à l’échelle de l’ile. Au travers d’une vingtaine d’ateliers de travail avec l’ensemble des partenaires, nous avons pu co-développer une approche partagée par tous. De par l’utilisation de Zonation, un logiciel d’aide à la décision ainsi qu’en respectant les concepts clés de la planification de la conservation, l’approche mise en place a bénéficié des apports de la science. L’inclusion de critères opérationnels, tels que l’accessibilité de la zone ou l’historique des chantiers, a constitué un important apport de la gestion. Ainsi, 60 303 ha ont été identifié comme enjeux de conservation et des priorités de gestion des plantes exotiques à l’échelle de l’île ont pu être définies, mettant en avant la gestion des fronts d’invasion.