Thèse soutenue

Potentiel néphroprotecteur des molécules issues de la biodiversité végétale réunionnaise : focus sur Antirhea borbonica

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Bryan Veeren
Direction : Jean-Loup Bascands
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie, Santé, Biochimie
Date : Soutenance le 03/06/2021
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Diabète athérothrombose et thérapies Réunion Océan Indien (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Marie-Paule Gonthier
Examinateurs / Examinatrices : Colette Denis-Pouxviel
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Hirtz

Résumé

FR  |  
EN

Si la sensibilisation du grand public sur les pathologies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète, le cancer, le sida peut être actuellement considérée comme acquise, la maladie rénale chronique reste encore une épidémie « silencieuse ». La plupart des pathologies rénales dites progressives aboutissent progressivement à la perte de la fonction rénale. Il est maintenant bien admis que la perte de la fonction rénale est corrélée avec l’existence d’une fibrose tubulointerstitielle aboutissant à l’insuffisance rénale terminale (IRT). Cette fibrose est caractérisée essentiellement par une accumulation des protéines de la matrice extracellulaire dans le compartiment tubulointerstitiel. Si depuis plusieurs décennies les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les antagonistes du récepteur AT1 de l’angiotensine II sont les seuls médicaments utilisés en clinique capables d’améliorer la fonction rénale, la maladie rénale chronique continue malgré tout de progresser vers l’IRT. Dans ce contexte, le défi pour les néphrologues et les chercheurs du domaine est de ralentir, d’arrêter et si possible de reverser cette progression vers l’IRT. La recherche de traitements efficaces est d’une importance capitale. Ainsi, l’inscription à la pharmacopée française de plantes médicinales de la Réunion aux propriétés anti- inflammatoires et antioxydantes suggère que certaines d’entre elles pourraient être intéressantes d’un point de vue thérapeutique dans la fibrose tubulo-interstitielle (FTI). L’objectif principal de mon travail de thèse a été d’évaluer les effets néphroprotecteurs (antioxydant, anti-inflammatoire et anti-fibrosant) des polyphénols présents dans la plante médicinale Antirhea borbonica (A. borbonica) sur la FTI. Nous avons dans un premier temps procéder à la caractérisation et à une analyse quantitative de la composition en polyphénols des extraits d’A. borbonica par l’utilisation de la spectrométrie de masse. Nos analyses ont montré que ces extraits étaient riches en acides phénoliques et en flavonoïdes. De plus, des tests de toxicité réalisés sur le modèle poisson zèbre ont révélé une non toxicité de ces extraits à la dose recommandée en médecine traditionnelle. Grâce à l’utilisation d’un modèle accéléré de fibrose tubulointerstitielle murin, nos travaux ont montré que l’extrait enrichi en polyphénols exercé un effet préventif et curatif sur la FTI. Ces effets se traduisent par la réduction des 3 phases du processus de fibrose : i) l’infiltration macrophagique, ii) l’apparition des myofibroblastes et iii) l’accumulation de la matrice extra cellulaire. Des analyses d’imagerie par spectrométrie de masse (DESI-IMS) ont permis de mettre en évidence la distribution spatiale de l’acide caféique au niveau de la zone corticale du rein. L’ensemble des résultats de mes travaux de thèse indiquent le potentiel anti-fibrosant d’un extrait enrichi en polyphénols de la plante médicinale A. borbonica. Les preuves de concept utilisées dans cette thèse permettront d’évaluer le potentiel effet néphroprotecteur des autres plantes médicinales inscrites à la pharmacopée française.