Thèse soutenue

Analyse expérimentale et modélisation 1D des effets de viscosité et de contamination interfaciale sur l'hydrodynamique et le transfert d’ oxygène en colonne à bulles

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Auteur / Autrice : Timo Larsson
Direction : Arnaud CockxSylvie Gillot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 02/12/2021
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBI - Toulouse Biotechnology Institute, Bio & Chemical Engineering - Toulouse Biotechnology Institute / TBI
Jury : Président / Présidente : Renaud Escudié
Examinateurs / Examinatrices : Damien Colombet, Frédéric Augier, Yannick Fayolle, Olivier Bremond
Rapporteurs / Rapporteuses : Renaud Escudié, Caroline Gentric

Résumé

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L’apport d’oxygène dans les réacteurs biologiques de traitement des eaux résiduaires représente une part importante de la consommation énergétique des installations. La compréhension de l’impact couplé des composés tensioactifs et du comportement rhéologique des milieux a été identifiée comme primordiale pour optimiser l’aération des bassins. Les mesures in situ, notamment de tailles de bulles, étant peu envisageables en boues activées, l’objectif de ces travaux de thèse était de mesurer précisément les paramètres explicatifs du transfert d’oxygène, et de modéliser les phénomènes observés pour mieux les comprendre et les interpréter, en colonne à bulles et en fluides modèles.Dans un premier temps, un modèle 1D couplant hydrodynamique et transfert d’oxygène a été développé. Celui-ci a été confronté à trois jeux de données de la littérature issues d’expérimentations en colonne à bulles avec de l’eau claire présentant une large gamme de diamètres de bulle, de vitesses superficielles de gaz et de hauteurs d’eau. L’impact de la pression hydrostatique sur les paramètres hydrodynamiques (vitesse superficielle de gaz, diamètre de bulle, rétention gazeuse) n’est pas négligeable, et doit systématiquement être pris en compte selon la hauteur afin de reproduire fidèlement les résultats expérimentaux de rétention gazeuse moyenne. De même, le choix de la loi de traînée des bulles doit être adapté à la qualité de l’eau utilisée (effets de contamination forts ou faibles). Du fait du transfert gaz-liquide, un appauvrissement significatif de la concentration en oxygène dans le gaz a été mis en évidence, et doit être pris en compte pour interpréter correctement les mesures de coefficient de transfert d’oxygène.Ensuite, une colonne à bulles parallélépipédique a été construite afin de réaliser des mesures locales de distributions de tailles de bulles, de rétention gazeuse et de transfert d’oxygène, en fluides modèles pour une hauteur de liquide de 2,9 m et une faible rétention gazeuse (<3%). Les mesures ont été réalisées pour deux diffuseurs de bulles (membrane et capillaire), trois vitesses superficielles de gaz (de 0,5 à 5,2 Nmm/s) et différents fluides transparents : eau claire, eau claire additionnée de tensioactif non ionique à faible concentration (1 mg/L), fluide visqueux newtonien et rhéo-fluidifiant. Les expériences mettent en évidence une rétention gazeuse plus élevée en fluide visqueux et en présence de tensioactif par rapport à l’eau claire, du fait de la diminution de diamètre de bulle et l’augmentation de la traînée. Cela entraîne une aire interfaciale significativement plus élevée (augmentation jusqu’à 140% par rapport à l’eau claire). Par ailleurs, les coefficients de transfert côté liquide sont plus faibles en fluide visqueux et additionnés de tensioactif qu’en eau claire, du fait notamment de la contamination de l’interface gaz/liquide.Enfin, ces résultats expérimentaux sont confrontés aux valeurs simulées à l’aide du modèle 1D, en termes de rétention gazeuse et de coefficient de transfert d’oxygène. En eau claire, la loi de traînée de bulles partiellement contaminées (Tomiyama) permet de reproduire les rétentions gazeuses expérimentales. En fluides visqueux, les rétentions gazeuses expérimentales se situent entre les valeurs calculées pour une loi de traînée de bulles propres (Dijkhuizen) et contaminées. Pour l’ensemble des conditions, les valeurs expérimentales de coefficient de transfert d’oxygène se situent entre les valeurs théoriques du modèle de Higbie (bulles propres) et de Frössling (bulles contaminées), avec différents niveaux de contamination impactant le transfert. Ces données sont caractérisées par le calcul d’angles de contamination pour les différentes tailles de bulles et types de fluides. Finalement, des corrélations reliant le diamètre de bulle au coefficient de transfert côté liquide d’une part, et à l’angle de contamination d’autre part, sont proposées pour servir à l’extrapolation en conditions réelles.