Thèse soutenue

Formulation générale de la stéréo corrélation d'images numériques multi-vues : vers des jumeaux numériques multi-échelles d'essais complexes

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Auteur / Autrice : Raphaël Fouque
Direction : Jean-Charles PassieuxJean-Noël PériéRobin Bouclier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie mécanique, mécanique des matériaux
Date : Soutenance le 16/11/2021
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ICA - Institut Clément Ader - Institut Clément Ader / ICA
Jury : Président / Présidente : Michel Grediac
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Passieux, Jean-Noël Périé, Robin Bouclier, Stéphane Roux, Julien Réthoré, Elizabeth Jones, Jean-Denis Durou
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Roux, Julien Réthoré

Résumé

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Afin d’atteindre les futurs objectifs d’efficacité énergétique du secteur aéronautique, des innovations de rupture seront nécessaires, y compris en mécanique des structures. Actuellement, les cycles de conception aéronautiques reposent sur un grand nombre d’essais aux plus basses échelles. Aussi, les densités de mesure ont tendance à être plus faibles aux grandes échelles à cause des coûts et du temps associés à la mise en place des capteurs. Cela résulte en une faible prédictibilité des modèles associés. Partant de ce constat, il paraît judicieux d’étendre le domaine d’application des méthodes de mesure de champs à des échelles plus importantes afin d’y accroître la quantité de données disponibles et de s’attaquer ainsi à ces problèmes de prédictibilité.Dans ce travail, nous présentons les principaux verrous liés à la mesure aux grandes échelles sur structure complexe par des méthodes de Stéréo Corrélation d’Images Numériques (SCIN). La SCIN est une méthode de mesure optique, peu coûteuse. Elle repose sur la mise en correspondance d’images prises par différentes caméras, qui est facilitée par un mouchetis déposé sur la surface de mesure, éventuellement non plane. Un champ de déplacement tridimensionnel est ainsi mesuré.Aux grandes échelles, le premier verrou identifié est lié au besoin d’avoir des caméras dont les résolutions sont différentes. Par exemple, pour des raisons d’efficacité, les régions aux grands gradients de déformations doivent être mieux résolues que celles où ils sont plus faibles. Cependant, les mouchetis sont généralement déposés de sorte que la valeur optimale de 3 à 5 pixels par tâche soit atteinte. Cette règle perd de son sens dans un contexte multi-échelle, puisque la taille des tâches dépend de la caméra. Dans ce contexte, l’utilisation de mouchetis fractals (auto-affines) aux propriétés intrinsèquement multi-échelles est étudiée. Nous montrons, pour un tel mouchetis et deux champs de déplacement différents, que les invariances par changement d’échelles associées se traduisent en des incertitudes de mesure indépendantes de l’échelle à laquelle le mouchetis est considéré, ce qui n'est pas le cas des mouchetis usuels.Ensuite, lorsque l’on s’intéresse à des structures complexes, des problématiques telles que l’éclairage ou la visibilité émergent. Ils sont habituellement traités au cas par cas. Dans ce travail, nous nous inspirons de travaux issus de la Vision par Ordinateur et proposons une formulation SCIN générale basée sur une approche photométrique. Nous l’appelons donc CIN Photométrique (PhDIC, de l’anglais Photometric Digital Image Correlation). Elle répond à toutes les problématiques précédentes à la fois, en s’appuyant sur un jumeau numérique de l’essai. La PhDIC n’est donc pas basée sur la comparaison d'images de références à des images déformées mais d'images réelles à un jumeau numérique. Cela offre la possibilité d’intrinsèquement prendre en compte des transformations complexes mettant en échec les méthodes conventionnelles.Une justification théorique de la formulation PhDIC est proposée. Son caractère général est justifié en montant que cette formulation englobe les approches SCIN classiques, tout en étant capable d’opérer sur une plus large gamme d’essais. Aussi, une analyse de sensibilité établit qu'une réduction des incertitudes de mesure par rapport à la SCIN classique est attendue. Enfin, à partir de la théorie de l’estimation statistique, nous justifions l’optimalité de cette formulation, tout en explicitant les hypothèses nécessaires.Un cas d’application sur des images multi-vues à 360 degrés est étudié. Une grande rotation mettant en défaut les méthodes classiques y est mesurée.Enfin, une vision plus large est adoptée, et des perspectives inédites rendues possibles par la PhDIC sont suggérées.