Description théorique des processus non-linéaires dans les matériaux magnétiques
Auteur / Autrice : | Shalu Rani |
Direction : | Valérie Véniard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Laboratoire des solides irradiés (Palaiseau, Essonne) | |
Jury : | Président / Présidente : Henri-Jean Drouhin |
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Véniard, Elena Degoli, Hans-Christian Weissker, Fabrice Catoire | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Elena Degoli, Hans-Christian Weissker |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La génération de seconde harmonique (SHG) est un processus au cours duquel deux photons d’énergie ω sont absorbés par un matériau et un photon d'énergie 2ω est émis. Ce processus est théoriquement décrit par la susceptibilité macroscopique du second ordre χ(2). Cette spectroscopie est utilisée pour étudier les propriétés optiques des matériaux et elle révèle des informations supplémentaires inaccessibles aux spectroscopies optiques linéaires,. En effet, comme les règles de sélection dipolaire interdisent la SHG dans les matériaux centro-symétriques, il est possible d'obtenir une caractérisation structurale et électronique de systèmes complexes. En particulier , l'absence de symétrie d'inversion du temps, due à un ordre magnétique, fait apparaître de nouvelles contributions dans la génération de seconde harmonique. Dans le cas de matériaux antiferromagnétiques, la symétrie magnétique détermine la polarisation du matériau et SHG révèle alors l'arrangement des spins dans le solide.Elle peut ainsi être utilisée pour l'étude de processus ultrarapides dans les matériaux magnétiques, tels que les phénomènes de démagnétisation.Il existe peu de descriptions théoriques ab initio satisfaisantes pour les processus non-linéaires dans les matériaux magnétiques. Ces approches théoriques doivent être capables de traiter sur le même pied les interactions électron-électron, les effets de champs locaux (reflétant les inhomogénéités microscopiques dans le matériau) et la distribution en spin des électrons.Le but de ma thèse était de calculer numériquement les réponses optiques, linéaires et du second ordre, pour des matériaux antiferromagnétiques. J’ai calculé ces deux réponses pour un oxide de chrome (Cr2O3) dans le cadre d’un formalisme ab-initio, reposant sur la TDDFT (Time-Dependent Density Functional). Dans cette approche, la distribution en spin a été prise en compte explicitement et cette extension a été implémentée dans le code 2light .L’interaction électron-électron est décrite mathématiquement par le noyau d'échange et de corrélation fxc qui doit être approximé. Trouver une bonne approximation pour fxc est extrêmement important car la modélisation et l’interprétation des expériences repose fondamentalement sur ces approximations. En particulier, fxc doit être en mesure de décrire les effets excitoniques (interactions électron-trou) dans la réponse optique. J’ai étudié l’influence de ces noyaux approximés sur les propriétés optiques de Cr2O3 . Dans le cas des spectres d’absorption, j’ai comparé mes résultats aux spectres calculés à partir de l’équation de Bethe-Salpeter qui prend en compte explicitement les effets excitoniques et j’ai pu ainsi mettre en évidence la présence d’un exciton fortement lié.Je me suis finalement intéressée à différentes structures possibles pour Cr2O3, ne différant entre elles que par la distribution des spins, et j’ai montré que mes résultats permettaient de discriminer de façon caractéristique entre ces structures.