Apport du sondeur infrarouge IASI à la détermination des flux radiatifs et du taux de chauffage vertical à grande longueur d’onde
Auteur / Autrice : | Yoann Tellier |
Direction : | Cyril Crevoisier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'environnement |
Date : | Soutenance le 17/12/2021 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Laboratoire de météorologie dynamique (Palaiseau ; 1968-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Brogniez |
Examinateurs / Examinatrices : Cyril Crevoisier, Jérôme Vidot, Quentin Libois, Jean-Louis Dufresne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hélène Brogniez, Jérôme Vidot |
Mots clés
Résumé
L’évolution des flux radiatifs atmosphériques à grande longueur d’onde en réponse aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques est à la source des changements du climat actuellement observés. Ce forçage radiatif positif du système climatique terrestre est d’une grande importance puisqu’il entraine par exemple des changements dans la circulation atmosphérique et le cycle hydrologique. Ce forçage radiatif correspond à l’évolution du flux radiatif sortant à grande longueur d’onde nommé Outgoing Longwave Radiation (OLR). Les sources et puits de cette énergie radiatives à chaque niveau atmosphérique définissent le taux de chauffage vertical à grande longueur d’onde. L’OLR et le taux de chauffage vertical sont deux des principales grandeurs radiatives importantes utilisées pour suivre et analyser le bilan radiatif terrestre et pour modéliser l’évolution du climat. L’étude de ces grandeurs radiatives prend tout son sens sur des échelles de temps climatiques (plus de vingt ans) et à l’échelle globale, ce que permet l’observation spatiale de la Terre. L’objectif de cette thèse est de déterminer l’apport du sondeur infrarouge hyperspectral IASI (Infrared Atmospheric Sounding Interferometer) à la détermination des grandeurs radiatives à grandes longueurs d’onde.Ces travaux s’appuient sur le développement de 4A-Flux : un module de calcul des flux radiatifs et du taux de chauffage vertical intégré au code de transfert radiatif raie-par-raie et couche-par-couche 4A/OP. Ce code a été validé dans le cadre de l’exercice international d’intercomparaison des codes de transfert radiatifs RFMIP. 4A-Flux a permis de réaliser des études de sensibilité des grandeurs radiatives aux différents paramètres atmosphériques et de surface.Bien que très précise, la modélisation raie-par-raie du transfert radiatif requiert un temps de calcul conséquent qui ne permet pas d’envisager la mise à l’échelle à la multitude d’observations spatiales réalisées par IASI. Nous avons donc développé une méthode basée sur les réseaux de neurones afin d’estimer les grandeurs radiatives directement à partir des spectres de température de brillance observés par IASI. Cette méthode repose sur l’apprentissage d’un perceptron multicouches à partir des bases de données construites avec 4A-Flux à partir des bases de données atmosphériques TIGR et ARSA développées au LMD.Nous démontrons ainsi la possibilité d’estimer à partir des observations à haute résolution spectrale du sondeur infrarouge IASI, sur une vingtaine d’années, période pertinente pour les études climatiques, non seulement l’évolution de l’OLR mais aussi, pour la première fois, du taux de chauffage associé. L’OLR estimé à partir de IASI est comparé et validé par rapport aux mesures réalisées par des radiomètres larges bandes (CERES, SCARAB) et sont analysées en rapport avec des signaux climatiques classiques tels que l'ENSO démontrant ainsi le grand intérêt de la mesure hyperspectrale de IASI pour le suivi des grandeurs radiatives pour le climat.