Thèse soutenue

La poursuite brumeuse d'une capacité de réponse éthique : l'art et la science de la collecte de l'eau du brouillard

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Auteur / Autrice : Anna Emilia Rewakowicz
Direction : Frédéric BrechenmacherJean-Marc Chomaz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science des arts
Date : Soutenance le 12/10/2021
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de l'X-LinX-SHS [Palaiseau, Essonne] - Laboratoire d'Hydrodynamique de l'École polytechnique (Palaiseau, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Daniel Beysens
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Brechenmacher, Jean-Marc Chomaz, Patrice Le Gal, Leslie Dodson, Monika Bakke, Thierry Bardini, Roger F. Malina
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Le Gal, Leslie Dodson

Résumé

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La pénurie d'eau est devenue l'un des problèmes les plus urgents au monde, qui touche particulièrement les régions arides, où les précipitations sont faibles ou inexistantes et où les eaux souterraines ne sont pas disponibles ou sont polluées. Mes recherches sont basées sur la pratique, portent sur un moyen alternatif de recueillir l'eau du brouillard à partir de solutions imaginatives proposées par une collaboration entre l'art et la science. Cette collaboration remit en question les méthodes standards de collecte de l'eau du brouillard à l'aide de filets à mailles et proposa une méthode alternative de récolte de l'eau du brouillard à l'aide d'un filet de fibres verticales parallèles. Cette nouvelle idée est née de l'image d'une forêt de fibres qui lança la recherche technique sur un nouveau substrat (un filet de fibres parallèles), la production contrôlée de brouillard artificiel à grande échelle et la proposition de nouvelles formes structurelles aérodynamiques.Ma recherche artistique s'est étendue à la question scientifique de l'efficacité à travers la production d'installations multi-sensorielles qui visent à mettre en avant une conscience plus aiguë de la coexistence complexe que nous partageons et devons maintenir avec l'eau, non pas comme un objet passif d'investigation, mais plutôt comme un participant dans la co-création de sens. En adoptant les prémisses philosophiques posthumanistes et néomatérialistes du « réalisme agentiel », mon art s'est concentré sur la création d'une plateforme de rencontre et d'échange, invitant le public à mettre en œuvre ce que la théoricienne féministe Karen Barad appelle une « capacité de réponse éthique » (la capacité de répondre à un appel à la participation, c'est-à-dire un comportement éthique) en s'engageant avec l'espace de matérialité, de physicalité et de signification des œuvres d'art. Cette approche interactive et éthiquement réceptive a été étendue au processus d'écriture par l'utilisation de différentes formes de narration (peut-être atypiques pour une thèse), afin d'inviter les lecteurs à devenir des participants à la co-création de sens.La collaboration entre l'art et la science présente dans cette thèse a démontré avec succès le pouvoir de l'imagination et de la participation qui créa de nouvelles relations et de nouvelles solutions. Cependant, pour faire face à des problèmes complexes tels que la pénurie d'eau, nous devons étendre l'invitation à participer au-delà des artistes, des scientifiques et des spectateurs/participants pour inclure les communautés auxquelles la recherche est destinée, élargissant ainsi le cercle d'inclusion et comblant le fossé entre ce que nous savons, ce que nous ressentons et ce que nous faisons.