Thèse soutenue

Étude du comportement de la nouvelle technologie des cellules solaires III-V//Si sous irradiations pour les applications spatiales

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Auteur / Autrice : Karim Medjoubi
Direction : Bruno Boizot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 03/02/2021
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Laboratoire des solides irradiés (Palaiseau, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Pere Roca i Cabarrocas
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Boizot, Isabelle Monnet, Stéphane Collin, Dominique Vergnet, Victor Khorenko
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Monnet, Stéphane Collin

Résumé

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Ce travail s’intéresse au comportement en environnement spatial d’une nouvelle technologie de cellules solaires photovoltaïque : les tandems III-V//Si (2- et 3-jonctions), obtenues par collage direct. Ces cellules ont été exposé à des irradiations électrons et protons et testé dans deux type d’environnement : a) irradiance normale, 1 soleil, et température ambiante 300K, condition NIRT (orbites terrestres) et b) basse irradiance, 0,03 soleil, et basse température 120K, condition LILT (espace lointain). Dans une étape préliminaire une étude comparative a été mené sur 2 simulateurs solaires, équipés respectivement d’une lampe flash et de lampes LED, afin d’assurer la fiabilité et la reproductibilité des mesures de ces multi-jonctions. Pour le simulateur flash, une méthode de caractérisation pour tandems I-V sous 1 soleil qui s’affranchit de l’utilisation de cellules de référence isotype a été adoptée, en se basant sur des mesures d’EQE et des mesures du spectre du flash. Pour le simulateur LED, monté in-situ sur le faisceau d’irradiation, une optimisation du spectre a été effectuée afin de se rapprocher de la référence à basse irradiance, soit ~3% AM0. Cette étude comparative a également permis d’établir la validité de l’extrapolation par le calcul de mesures I-V sous 1 soleil vers les basses irradiances.Ensuite, la compatibilité de cette technologie tandem III-V//Si avec d’un part le cyclage thermique et d’autre part les irradiations a été démontrée, l’interface de collage maintient son intégrité mécanique et électrique face à ces contraintes. L’impact des irradiations sur les performances cellules a révélé certaines similitudes à 300 K et 120 K : - une décroissance marquée du courant de court-circuit (liée à la diminution de la longueur de diffusion) - une diminution plus faible de la tension de circuit-ouvert (défauts de type génération). Du fait de la connexion en séries des sous-cellules, la dégradation de la limitante Si (faible résistance intrinsèque aux irradiations) domine le comportement de la multi-jonction. Il a été démontré que l’ajout d’un nombre croissant de cellules sur le Si se traduit par une sensibilité accru aux irradiations; en effet, la configuration tandem restreint la bande d’absorption du Si au proche infrarouge, partie spectrale la plus affectée par la baisse de longueur de diffusion. L’utilisation d’un modèle basé sur l’IQE a permis de quantifier cette dégradation de longueur de diffusion dans le Si en tandem, ainsi que le coefficient de dommage. A la différence des électrons, les irradiation aux protons 1 MeV sont à l’origine d’une dégradation non-uniforme dans le Si ; par des mesures EQE couplées à de la simulation, nous avons corrélé cette dégradation non-homogène dans le Si avec la position du pic de Bragg correspondant.Pour l’étude basse température, une augmentation linéaire de l’efficacité a été observée jusqu’à ~150K ; et en deçà, des anomalies de caractéristiques I-V ont été détectées ; de type « S like shape » et « flat spot » ces défauts affectent le FF et donc le rendement. Documentées dans la littérature, ces effets sont caractéristiques des conditions LILT, et souvent liées à des modifications des interfaces métal/semi-conducteur. Bien qu’importante, la dégradation des performances électriques fin de vie LILT des III-V//Si s’avère être plus prédictible que celles des III-V/Ge LILT (dispersion statistique). Nous avons également démontré qu’un passage à 300 K, après irradiation à 120 K, entraine une guérison marquée du courant de court-circuit; ceci souligne l’importance des caractérisations in-situ pour quantifier le vieillissement cellule en conditions de fonctionnement. L’approche DDD « Displacement Damage Dose » a été appliqué pour les électrons et protons 1 MeV afin de comparer le taux de dégradation induit. Cette approche permet de prédire la dégradation de ces cellules quel que soit la fluence, les particules et l’énergie, pour une mission spatiale à 300 K.