Thèse soutenue

Détection précoce de la prise de xénogreffe de leucémie aigue myéloïde (LAM) chez la souris à l'aide d'un prélèvement sanguin non terminal

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Auteur / Autrice : Catherine Lamour
Direction : Nathalie Bourges-AbellaCatherine Trumel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Département Sciences Sociales, Environnement et Biodiversité (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Monique Courtade-Saïdi
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Bourges-Abella, Catherine Trumel, Monique Courtade-Saïdi, Jean-Emmanuel Sarry, Laetitia Jaillardon, Florence Bernex
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Peyron, Vanessa Desplat

Résumé

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L’efficacité de nouvelles thérapies de la leucémie aiguë myéloïde (LAM) est testée en observant leurs effets chez des souris immunodéficientes (NOD/LTSz-scid IL2Rgamma null ou NSG) greffées avec des lignées de cellules de LAM humaines. Pour s’assurer de la prise de la greffe on a actuellement recours à des ponctions de moelle osseuse, un examen biologique très invasif. Le but était donc de substituer un ou plusieurs marqueurs sanguins, moins invasifs, qui soient aussi, voire plus, précoces que le myélogramme. Une première série de travaux a permis de démontrer que les conditions pré-analytiques permettant d’obtenir un spécimen sanguin de très bonne qualité pour des analyses hématologiques et biochimiques, en respectant la survie de la souris et son bien être étaient les suivantes : anesthésie à l’isoflurane, ponction de la veine jugulaire à l’aiguille 25G, aspiration douce de 100 à 200 μL dans un tube EDTA. Dans ces conditions, on n’observe que peu d’agrégats plaquettaires et l’addition d’agents anti-agrégants est sans effet. Le facteur déterminant de la qualité du spécimen est alors celle de la qualité de l’acte de prélèvement. L’utilisation de marqueurs sanguins nécessite d’en connaître les intervalles de référence. Cela a été fait conformément aux recommandations internationales pour les bilans hématologiques et biochimiques de routine des souris NSG dans des effectifs réduits (20 mâles et 20 femelles) pour des raisons éthiques ainsi que de coût des animaux. Par comparaison à des souris habituellement utilisées, la principale différence est la faible concentration de leucocytes, principalement de lymphocytes. Il en résulte également que l’identification des types de leucocytes par les analyseurs est souvent erronée et doit être faite sur un frottis sanguin par comptage au microscope. L’ensemble des analyses pouvant prendre beaucoup de temps, il est nécessaire de s’assurer de la stabilité des analytes étudiés dans le sang de souris. Après avoir étudié les variations des bilans hématologiques pendant 72 heures à température ambiante et en réfrigération, il apparaît que, comme dans les autres espèces, plus l’analyse est précoce meilleure est la stabilité et qu’au-delà de 24 h à 4°C des altérations notables apparaissent qui doivent être connues pour l’interprétation de l'hémogramme; un autre point essentiel est que le frottis sanguin doit être fait le plus précocement possible pour limiter au maximum les anomalies morphologiques. Chez des souris NSG ayant subi une xénogreffe de cellules de LAM humaine, peu de variations sont observées après 10 jours alors qu’elles sont nombreuses à J17, notamment avec une augmentation des concentrations de neutrophiles et de monocytes. Ces anomalies ne sont pas plus précoces que la chronologie connue de la prise de greffe mais elles sont accompagnées d’images spécifiques des nuages de points générées avec des analyseurs d'hématologie utilisant le principe de la cytométrie de flux, identifiables facilement et immédiatement donnant ainsi un marqueur très peu coûteux accessible à tous les laboratoires sans compétence spécifique en cytologie. Ayant ainsi défini les conditions pré-analytiques d’obtention de spécimens sanguins de qualité chez la souris et montré que la prise de greffe de lignées cellulaires de LAM est facilement identifiable avec une analyse hématologique de routine nécessitant un très faible volume de sang, il devient possible d’envisager leur utilisation en augmentant le nombre d’analyses chez le même sujet en réduisant le volume collecté à 50 μL ce qui pourrait permettre une détection plus précoce de la prise de greffe ; de même il faudra étudier si des variations analogues sont observées lors de greffes de LAM provenant de patients (PDX).