Thèse soutenue

Mémoire des arts et art de la mémoire dans les romans d'après-guerre de Kosmas Politis

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Auteur / Autrice : Claire Marché
Direction : Stéphane Sawas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations
Date : Soutenance le 09/12/2021
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche sur les littératures et les oralités du monde (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Sawas, Gunnar De Boel, Guy Ducrey, Georgios Galanes, Jean-Yves Masson, Etienne Naveau, Μαρία Τσούτσουρα
Rapporteurs / Rapporteuses : Gunnar De Boel, Guy Ducrey

Résumé

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L’enjeu de cette thèse est d’analyser comment l’acte de se remémorer se trouve au cœur des œuvres d’après-guerre de Kosmas Politis (1888-1974), tout comme il sous-tendait la narration d’Eroica, son roman le plus célèbre datant de 1938. En effet, nous étudions la manière dont Politis convoque dans Yiri, À Hatzifrango et Terminus les trames de sous-genres romanesques populaires tels le roman social ou encore le roman sentimental, suscitant chez le lecteur une impression de familiarité renforcée par l’influence dans ces récits des romans lus et souvent traduits par Politis. Les narrations, par des citations ou des allusions intertextuelles à des pièces de théâtre ou à des opéras, références inscrites dans la mémoire du lecteur, deviennent également dramatiques. Le lecteur, prenant le rôle de spectateur, est contraint de constater la précarité de l’existence, du temps et du territoire. Les sociétés disparues du début du XXe siècle ou de l’immédiat avant-guerre sont enfin décrites par des narrateurs-témoins qui se heurtent à la fragilité de leurs souvenirs. Pourtant, l’art musical auquel ils ont recours permet leur perpétuation. Portant ainsi la trace des arts romanesques et dramatiques des époques révolues, les récits d’après-guerre de Politis sont composés selon une mélodie nouvelle qui lui est propre : cette petite musique s’éloigne de la tonalité majeure d’Eroica. Laissant entendre les influences orientales de l’amanès mêlées à des compositions européennes, elle devient moins homogène et plus dissonante. Plus que les arts visuels, c’est donc l’art musical qui est au centre des narrations car il permet de dire la fugacité du temps sans exclure sa possible résurrection.