Thèse soutenue

Le temple Pushou 普寿寺 et le projet "Trois-Plus-Un". Nonnes et modes de production du bouddhisme contemporain en Chine continentale

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Auteur / Autrice : Amandine Péronnet
Direction : Zhe JiEster Bianchi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, anthropologie, ethnologie
Date : Soutenance le 26/03/2021
Etablissement(s) : Paris, INALCO en cotutelle avec Università degli studi (Pérouse, Italie) (Dipartimento di Filosofia, Scienze Sociali, Umane e della Formazione)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Paris ; 2019-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Zhe Ji, Ester Bianchi, Sébastien Billioud, Francesca Tarocco, Nicolas Sihlé, Daniela Campo
Rapporteurs / Rapporteuses : Ann Heirman, André Laliberté

Résumé

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Le bouddhisme chinois est entré depuis les années 1980 dans une période de « renouveau » entraînant des mutations de la vie religieuse, entre distanciation d’avec le passé dans un souci de modernisation, et réaffirmation du rapport à la tradition. Le temple Pushou (普寿寺), ouvert en 1991 sur le mont Wutai (五台山) en Chine, est à la croisée de ces processus de métamorphose. Ce temple modèle, la plus large institution pour les nonnes bouddhistes en Chine continentale, et hébergeant également un Institut d’études bouddhistes (中国五台山尼众佛学院), a choisi de se développer dans des domaines comme la discipline monastique, l’éducation, et la philanthropie. Pour couvrir ces différents aspects, il a d’ailleurs créé le projet « Trois-Plus-Un » (“三加一” 僧伽教育工程) en 2006, combinant les efforts de plusieurs institutions, les temples Pushou et Dacheng (大乘寺), l’association caritative Bodhi (菩提爱心协会), et la maison de retraite Qingtai (清泰安养园). Selon Rurui (如瑞, 1957- ), abbesse du temple Pushou, directrice de l’Institut, et instigatrice du projet, ces trois aspects sont indispensables au monachisme : l’élévation spirituelle est à la base de l’éducation du saṅgha, l’éducation est une assurance sur le futur, et la philanthropie un « moyen expédient ». On peut d’ailleurs voir dans leur coexistence une stratégie adoptée par le temple Pushou dans sa manière de « produire » le bouddhisme, en fonction des attentes de la communauté monastique et laïque, de la société séculière, et des instances politiques. À partir d’un travail ethnographique, cette recherche entend alors rendre compte de la façon dont le temple s’inscrit dans la vie religieuse et sociale en Chine, et de la façon dont ces éléments propres au bouddhisme contemporain se recomposent en son sein, participant ainsi à l’étude des mouvements du bouddhisme institutionnel contemporain en Chine continentale.