La métropole plébéienne : sociologie résiduelle des autonomies populaires à Lagos et Mexico
Auteur / Autrice : | Côme Salvaire |
Direction : | Patrick Le Galès, Laurent Fourchard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique, spécialité Sociologie politique comparée |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Louis Briquet |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Le Galès, Laurent Fourchard, Diane E. Davis, Johanna Siméant-Germanos, Claire Bénit-Gbaffou, Javier Auyero | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Diane E. Davis, Johanna Siméant-Germanos |
Mots clés
Résumé
A la fin des années 1990, Mexico et Lagos se sont vues accorder une autonomie politique importante par leurs États respectifs. Plutôt que guidée par « par le haut », par l’articulation de leurs élites économiques à la nouvelle mondialisation, leur autonomisation a opéré « par le bas », mue par la disjonction entre leurs classes populaires paupérisées et les institutions étatiques. Dans chaque ville, à partir du début des années 1980, la politique populaire et la régulation socioéconomique ont en effet connu un processus de reterritorialisation dans les quartiers sous l’effet de l’informalisation et de la densification des enjeux de régulation localisés. Les mécanismes de régulation populaires qui se développèrent ne purent être pleinement accommodés par les États ; ils ont joué un rôle prépondérant dans l’ouverture de processus d’institutionnalisation urbains. Par l’ethnographie, nous examinons divers mécanismes populaires d’autorégulation des économies d’« urban mining » qui se sont développées dans les deux villes à partir des années 1980. Qu’elles soient ou non intégrées directement aux partis politiques des élites politiques urbaines renouvelées, ces formes de régulation populaire doivent être comprises à un niveau meso plutôt que comme des fragments d’informalité, de prédation, de corruption, de clientélisme ou de violence. Elles servent la reproduction d’ordres de régulation relativement autonomes, dont l’intégration politique joue un rôle inextricable tant dans l’activation que dans la contrainte des processus de formation continue des institutions de gouvernement urbain, invitant une reconsidération de l’idéal-type wébérien de la « ville plébéienne ».