Thèse soutenue

L'administration du désordre : gouverner l’hôpital psychiatrique depuis les années 1980

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Auteur / Autrice : Tonya Tartour
Direction : Daniel Bénamouzig
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 11/01/2021
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris)
Jury : Président / Présidente : Henri Bergeron
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Bénamouzig, Livia Velpry, Cécile Vigour, Jean-Paul Gaudillière, Peter Bradbury Miller
Rapporteurs / Rapporteuses : Livia Velpry, Cécile Vigour

Résumé

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La thèse étudie les transformations récentes des modes de gouvernement de l’activité psychiatrique hospitalière. Elle explore plus singulièrement le rôle de deux processus réformateurs influents : l’introduction du contrôle judiciaire des hospitalisations sans consentement et l’évolution du mode de financement des établissements publics en psychiatrie. Inégalement abouties et traversées par des logiques institutionnelles hétérogènes, respectivement fondées sur le droit et sur l’économie, ces évolutions partagent le projet normatif de devenir des références légitimes pour l’hôpital psychiatrique, non sans effets sur ses pratiques et ses dynamiques professionnelles ou organisationnelles. Ce travail sociologique mobilise de nombreux entretiens, conduits auprès d’acteurs professionnels ou en charge de la régulation, un ensemble d’observations ethnographiques réalisées dans des établissements spécialisés, notamment lors d’audiences judiciaires, ainsi qu’un dépouillement de sources écrites. La thèse analyse la fabrique des politiques publiques en psychiatrie et leur mise en œuvre, en prêtant attention au rôle des psychiatres et à leurs interactions avec d’autres acteurs professionnels, dans le domaine du droit en particulier, ainsi qu’avec des acteurs institutionnels, nationaux ou régionaux notamment. La thèse conclut à une relative dépossession des psychiatres dans les processus de réforme de l’institution psychiatrique au cours des dernières décennies, euphémisée par leur capacité à contrôler en partie les conditions de la mise en œuvre de ces évolutions.