Thèse soutenue

Interférométrie hétérodyne moyen-infrarouge pour l'imagerie des environnements protoplanétaires

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Guillaume Bourdarot
Direction : Hugues Guillet de ChatellusJean-Philippe Berger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astrophysique et milieux dilues
Date : Soutenance le 29/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Physique (Grenoble, Isère, France ; 1966-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Monin
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Piétu, Carlo Sirtori
Rapporteurs / Rapporteuses : Rafael Millan-Gabet, Mehdi Alouini

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de thèse porte sur l'étude des étoiles jeunes et de leur disque protoplanétaire à l'échelle de l'unité astronomique par interférométrie infrarouge. Il inclut à la fois des aspects observationnels et instrumentaux. Dans la partie observationnelle, nous nous concentrons sur les sursauts d'accrétion intervenant dans la formation des étoiles jeunes, à travers l'analyse de 20 ans de données d'observations interferométriques de l'étoile FU Orionis, afin d'apporter des contraintes sur le mécanisme d'instabilité à l'oeuvre dans son disque d'accrétion. Bien que l'interferométrie soit une technique puissante pour contraindre les parties internes des objets jeunes, sa capacité de reconstruction d'images de disques protoplanétaires est encore limitée. Dans la partie instrumentale de ce travail, nous explorons la capacité d'étendre la technique d'interférométrie infrarouge à un grand nombre de télescopes et des lignes de bases kilométriques dans le moyen-infrarouge, comme proposé dans le cadre de l'initiative internationale "Planet Formation Imager" (PFI). Dans cette perspective, la technique d'interferométrie hétérodyne présente un potentiel intéressant, malgré ses limites de sensibilité intrinsèque. Dans ce travail, nous proposons de revoir l'architecture d'un système interferométrique hétérodyne à la lumière des récents progrès dans le domaine des technologies moyen-infarouge. D'un point de vue théorique, nous analysons les performances en sensibilité attendues d'un système intégrant ces progrès techniques récents, et proposons de clarifier les limites de sensibilité fondamentales de cette technique dues au bruit quantique inhérent à ce schéma de détection. Parmi les différents défis technologiques de l'interferométrie hétérodyne, nous proposons d'aborder le problème de la limitation en bande-passante et de corrélation d'un grand nombre de signaux radio-fréquences (RF) à large bande passante, en introduisant l'utilisation d'un schéma de corrélation analogique photonique. Nous commençons par décrire le fonctionnement et l'implémentation d'un corrélateur analogique (double-sideband) simple. Nous présentons ensuite l'extension de ce concept à un corrélateur multi-délai de signaux RFs à grande bande passante, reposant sur une architecture de boucle à décalage de fréquence bi-directionnelle. Dans une dernière partie, nous présentons l'implémentation d'un démonstrateur de laboratoire à 10μm dédié à la validation de la chaîne complète de détection et de corrélation proposée dans cette thèse. Pour finir, nous décrivons le concept d'un instrument pouvant combiner les 8 télescopes de l'interferomètre du Very Large Telescope (VLTI) à 10μm. Nous discutons l'application potentielle de ce concept à l'imagerie d'étoiles jeunes brillantes, et les implications de ce concept dans la perspective d'un grand interferomètre destiné à l'imagerie de la formation planétaire tel que le Planet Formation Imager.