Thèse soutenue

Vers la détection de planètes à courte période enfouies dans les disques circumstellaires des étoiles jeunes

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Auteur / Autrice : Kim Pouilly
Direction : Jérôme BouvierEvelyne Alecian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astrophysique et milieux dilues
Date : Soutenance le 13/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (2011-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Dougados
Examinateurs / Examinatrices : Julien Morin, Antonio Frasca, Nadège Meunier
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Moutou, René Oudmaijer

Mots clés

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Résumé

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Le but de ma thèse est d’aller vers la détection de protoplanètes à courte période dans les régions internes du disque des étoiles T Tauri classiques. En effet, la récente détection d’une planète de type Jupiter proche d’une étoile jeune amène la possibilité d’une formation proche de l’étoile dans les régions internes du disque. Cependant, cette région est également la place des interactions étoile-disque, en particulier de l’accrétion magnétosphérique, dont les signatures observationnelles masquent le signal planétaire. Mon objectif est donc de caractériser complètement les signatures relatives à ce phénomène afin de pouvoir étudier les signatures résiduelles.Les étoiles T Tauri classiques sont des objets jeunes, dit pré-séquence principale, accrétant de la matière de leur disque circumstellaire interne. Ces étoiles sont connues pour posséder un fort champ magnétique capable de tronquer leur disque au rayon magnétosphérique et de contrôler l’accrétion de la matière sur l’objet central. Ce phénomène s’appelle « accrétion magnétosphérique ». En effet, la pression magnétique exercée au rayon magnétosphérique est telle qu’elle va forcer la matière à quitter le plan du disque pour former des colonnes d'accrétion le long des lignes de champ jusqu'à des régions localisées à la surface de l'étoile. À cet endroit, la matière, qui arrive à une vitesse proche de la vitesse de chute libre, va dissiper son énergie cinétique sous la forme d’un choc d’accrétion, chauffant cette région et la rendant plus chaude et donc plus brillante que le reste de la surface. Cette structure est appelée tache chaude.Cette région du système est inaccessible par imagerie directe, et difficile à résoudre par interférométrie, j’ai donc utilisé des suivis photométriques, spectroscopiques et spectropolarimétriques, afin de caractériser les processus en place à travers les variabilités qu’ils induisent. Dans le détail, j’ai profité de la proximité des observations photométriques du satellite Kepler-K2 avec un suivi spectropolarimétrique ESPaDOnS au CHFT pour étudier 2 objets : HQ Tauri et V807 Tauri. Les campagnes d’observations quasi-simultanées telles que celles-ci sont difficiles à obtenir et offrent une opportunité unique de comparer les signatures propres à la photométrie et à la spectropolarimétrie.La courbe de lumière visible K2 va notamment me permettre de mesurer avec précision la période de rotation de l’étoile, et d’émettre de premières hypothèses sur les structures présentes dans ces systèmes. J’ai pu ensuite comparer les variabilités photométriques avec la spectroscopie haute-résolution ESPaDOnS et les signatures magnétiques que le mode spectropolarimétrique de cet instrument permet d’obtenir. En effet, les différentes structures inhérentes à l’accrétion magnétosphérique possèdent leur propre signature spectrale. Le rayon magnétosphérique se trouve généralement proche du rayon où la période Keplerienne du disque égalise la période de rotation stellaire. De ce fait, toutes les structures de cette région tournent à la même période que celle de rotation de l’étoile, produisant une modulation de leurs signatures sur cette période. Il existe de plus des signatures périodiques mais non-liées à l’accrétion magnétosphérique, comme les taches froides, ainsi que d’autre non périodiques mais pourtant lié à l’accrétion magnétosphérique, comme les éjections magnétosphériques, qui sont observées comme des événements épisodiques sur la durée typique des suivis. Elles doivent également être prises en compte.Ces travaux ont permis d’identifier et d’attribuer les signatures aux processus inhérents à l’accrétion magnétosphérique, menant à sa complète caractérisation, au moins pour ces deux objets. Cette caractérisation a également permis de faire ressortir des signatures résiduelles inattendues pour lesquelles j’ai pu émettre un certain nombre d’hypothèses demandant un approfondissement accompagné de nouvelles observations pour être vérifiées.