Thèse soutenue

Etude expérimentale des composés Ce-115 et apparentés sous champs magnétiques intenses

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sanu Mishra
Direction : Ilya SheikinAlbin de Muer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique de la matière condensée et du rayonnement
Date : Soutenance le 24/03/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire national des champs magnétiques intenses (Grenoble ; Toulouse ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Thierry Klein
Examinateurs / Examinatrices : Hisatomo Harima, Alix McCollam
Rapporteurs / Rapporteuses : Joachim Wosnitza, Dai Aoki

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le composé à fermions lourds CeRhIn5 constitue un terrain de jeu idéal pour étudier la riche physique des systèmes à électrons fortement corrélés. Il peut facilement être pousser à travers un point critique quantique par pression hydrostatique, dopage chimique et champ magnétique. Alors que le point critique quantique induit par la pression est communément reconnu être de type « suppression de Kondo », celui induit par champ magnétique à Bc = 50T est suggéré être de type « onde de densité de spin ». Cette hypothèse est basée sur l’observation de fréquences de Haas-van Alphen supplémentaires au cœur de l’état antiferromagnétique au-dessus de B* = 30T, où une nouvelle phase de forte anisotropie électronique dans le plan apparaît. Ces nouvelles fréquences ont été interprétées comme la signature d’une soudaine reconstruction de la surface de Fermi due à l’itinérance des électrons f induite par le champ à B*. Nos études détaillées de la dépendance angulaire de l’effet Haas-van Alphen sur CeRhIn5 et son composé de référence sans électrons f, LaRhIn5, établissent le caractère localisé des électrons f de part et d’autre du point critique quantique antiferromagnétique. Ceci élimine toute possibilité de reconstruction de surface de Fermi sous champ, notamment de part et d’autre B*. Nous suggérons que le comportement critique quantique induit sous champ dans CeRhIn5 n’est pas conforme avec les modèles théoriques existants.Une partie de cette thèse est dédiée à la compréhension de l’origine de ce mystérieux état au-dessus de B*. Notre observation d’une claire anomalie de chaleur spécifique à B* suggère qu’il s’agit d’une réelle transition de phase, probablement faiblement du 1er ordre. Par ailleurs, nos études d’ultrasons pour un champ appliqué à 2° de l’axe c montrent des anomalies à B* dans tous les modes acoustiques qui brisent la symétrie, suggérant des ruptures de symétrie supplémentaires. Des anomalies similaires mais de signe opposé ont été observées à la transition méta-magnétique bien connue à Bm = 20 T. Comme par ailleurs, les deux anomalies ne surviennent que dans l’état antiferromagnétique, la transition à B* semble correspondre à une modification induite sous champ de la structure magnétique d’un état commensurable à un état incommensurable. Finalement, en contradiction avec les précédentes études de transport sur des microéchantillons de CeRhIn5, le comportement angulaire de l’anomalie à B* souligne le rôle crucial de la contrainte uni-axiale intrinsèquement présente dans ces derniers.Nos mesures de Haas-van Alphen sur le supraconducteur à fermions lourds apparenté CeCoIn5 montrent des oscillations quantiques anormales entre 20 et 24 T, là ou certaines masses effectives montrent également une dépendance en champ inhabituelle. De façon similaire, nos mesures de magnétorésistance montrent une nette anomalie à 23T, suggérant qu’une instabilité induite sous champ survient dans CeCoIn5 à ce champ.La partie finale de cette thèse est dédiée à la croissance de monocristaux de haute qualité de la famille Ce-218. Les échantillons de Ce2CoIn8 obtenus sont de suffisamment haute qualité pour observer des oscillations quantiques pour la première fois. La surface de Fermi semble être qualitativement similaire à celle de CeCoIn5, mais avec des orbites plus grandes. Certaines des masses effectives sont particulièrement élevées.