Thèse soutenue

Diversité, écologie et distribution des espèces de la série Laurifoliae du genre Passiflora

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Auteur / Autrice : Maxime Rome
Direction : François Julien Munoz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biodiversité écologie environnement
Date : Soutenance le 28/05/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : François Pompanon
Examinateurs / Examinatrices : François Julien Munoz, Roxana Yockteng, Geo‏ Coppens d'Eeckenbrugge, Jérôme Munzinger
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Nadot, Pete Lowry

Résumé

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Le genre Passiflora compte près de 600 espèces dont la majorité est répartie en Amérique Centrale et du Sud. La dernière classification propose cinq sous-genres, eux-mêmes divisés en supersections, sections et séries (Feuillet et MacDougal 2003 ; Krosnick et al., 2009). Ces dernières montrent souvent une variation morphologique limitée autour d’un patron relativement bien défini. Une des plus homogènes est la série Laurifoliae (sous genre Passiflora, Supersection Laurifolia), qui comprend une vingtaine d’espèces distribuées dans toute l’Amérique tropicale, surtout sous des conditions chaudes et humides. Elles sont appréciées pour leur fruit moyen, avec une pulpe douce comestible et plusieurs d’entre elles sont cultivées (Yockteng et al., 2011). Leur surprenante homogénéité morphologique et, apparemment, écologique, rend leur distinction particulièrement ardue et pose question sur les mécanismes de spéciation au sein de la série. La thèse s’attache à réviser la taxonomie de ce groupe difficile, par une caractérisation morphologique, génétique et une étude de la distribution de ses espèces et de leur écologie. Il s’agit de combiner ces différentes approches afin de mieux appréhender le concept d’espèce dans ce groupe difficile. Au-delà de l’étude systématique d’un groupe particulièrement intéressant en termes de ressources génétiques fruitières, la thèse abordera la biogéographie et l'écologie de ces espèces en prenant en compte le climat et le sol, ainsi que leur phénologie dans un contexte de sympatrie, afin d'appréhender l'importance de ces facteurs dans l’évolution et le maintien de leur diversité. Ainsi, les premiers résultats réduisent la série Laurifoliae à 15 espèces dont une majorité est largement distribuée à travers le continent sud-américain, contredisant la perception actuelle d’une mosaïque d’endémismes étroits. Malgré la grande homogénéité morphologique apparente du groupe sont identifiés trois grands types floraux ainsi que les critères discriminants les espèces. Les résultats génétiques sont congruents avec l’analyse morphologique, même si la diversité observée reste complexe, faite de combinaisons non étayées par des traits clairement spécifiques. Une synthèse taxonomique, avec une description, une planche photographique et des informations sur la distribution, l'écologie et l'ethnobotanique, est présentée pour chacune des espèces, et complétée d'une clé de détermination. Une étude de la biogéographie et de l'écologie, réalisée sur les sept espèces les mieux représentées dans notre échantillon, montre que les séparations géographiques et phénologiques entre espèces ne suffisent pas à expliquer le maintien global de cette diversité. Néanmoins, cette analyse permet de proposer des hypothèses quant à l'évolution et la diversification de ce groupe de plantes, en lien avec les événements géologiques qui ont affecté les néotropiques, notamment le soulèvement andin. Enfin, ce travail de thèse rappelle la nécessité d'une taxonomie intégrative, indispensable à la compréhension des écosystèmes néotropicaux.